L’oeil du client est sursollicité. Pour attirer son attention sur votre salon, une arme : votre vitrine. Alors soignezla ! Biblond vous donne les clés d’une vitrine réussie.
Trois secondes, c’est le temps que vous avez pour capter le regard du client. « À Paris, il y a cinq ou six coiffeurs dans la même rue. Pourquoi aller chez l’un ou chez l’autre ? Il y a le bouche-à-oreille… et la vitrine », assure Morgane Cordillot, décoratrice étalagiste. Vitrine = carte de visite. Elle doit donc refléter votre identité, votre image. Et se construire « en fonction de sa cible clients, de l’ambiance du salon, pas d’après ses goûts, du genre “j’aime le rouge” », poursuit la spécialiste déco.
Définir un message
L’objectif numéro 1 d’une vitrine : com-mu-ni-quer ! Première question à se poser : « qu’ai-je envie de dire au client ? » Inutile de placer un présentoir rempli de produits. Il faut plutôt « exposer un produit phare, du style le conseil de la saison », conseille Claudine Blanckaert, consultante en marketing du point de vente. Et puis n’oubliez pas que vous vendez d’abord un service : « Il faut mettre en avant ses prestations, un élément différenciateur », ajoute Morgane Cordillot.
Quelques règles à respecter
Privilégier les structures simples comme le triangle. « En haut, c’est la zone chaude, c’est là où il faut mettre le message le plus important. En bas de la pyramide, la zone froide où l’oeil ne va aller que s’il est déjà intéressé », détaille Claudine Blanckaert. Les couleurs : pas plus de trois. L’éclairage ne doit pas être négligé. Là aussi, la couleur est importante. Morgane Cordillot conseille « des spots blancs ou bleus pour les salons design ».
Se renouveler
Tous les mois ou mois et demi c’est l’idéal. Ou au moins une fois par saison. « La nouveauté appelle le chaland. Sinon on croit qu’il ne se passe rien de neuf », explique la décoratrice. Il faut penser sa vitrine en fonction des tendances, de l’actualité. Et il n’y a pas que Noël à cocher sur le calendrier. Par exemple, à l’occasion d’une fête médiévale organisée dans sa ville, Nathalie Lelièvre a mis un mannequin avec un costume. Petite astuce : utiliser des objets de récup’ et faire un planning. L’anticipation permet de réduire la facture.
Tenter le digital ?
Une tendance en vogue dans les magasins de mode. Une marque suédoise de vêtements s’est équipée d’une vitrine interactive. Les couleurs et le décor changent lorsque les passants s’arrêtent devant. On n’en est pas encore là dans les salons de coiffure, mais pourquoi ne pas mettre un écran avec un défilé… À étudier en fonction du lieu où le salon est situé, du type de clientèle visée. Et de votre budget !
Donner des infos pratiques
D’abord les prix, pas le choix, c’est la loi. La vitrine permet aussi de préciser les jours et horaires d’ouverture, si c’est avec ou sans rendez-vous. C’est également un outil de valorisation commerciale pour afficher des promos. Attention, « la taille du prix sur la vitrine est une indication pour le client », indique Morgane Cordillot. Ne pas l’afficher en énorme, sauf si c’est l’objectif de votre positionnement. L’important est de toujours garder un message clair !
À éviter
Faire une vitrine qui ne correspond pas à l’image du salon. Surcharger de produits ou d’informations : trop de messages tuent le message.
En pratique
Esprit de coupe, Anne Plessis « Avant, j’étais invisible » Avant. Il y a quelques années, j‘avais un présentoir avec tous les produits. Ma vitrine était entourée de miroirs de teinte foncée, ça reflétait plus la façade d’en face que mon propre salon ! J’ai compris au bout d’un moment qu’il fallait être vu. Après.Tous les deux mois, j’ai un thème différent. Étoiles de mer et coquillages dorés pour l’été. Clap et bobines de films pendant le festival de Cannes… Maintenant, les gens s’arrêtent pour regarder.
L’avis de BRUNO ESTATOFF
C’est l’image la plus fondamentale d’un coiffeur et de son salon. Il est intéressant de pouvoir jongler entre attraits artistique et commercial pour exprimer au mieux ses talents. Pour changer des posters, j’anime parfois ma vitrine d’un mannequin paré d’une perruque que j’ai créée en amont, et de vêtements de créateurs. D’ailleurs, pourquoi ne pas un jour proposer aux passants un mannequin vivant ? Les clients potentiels qui passent doivent pouvoir s’y intéresser et être « interpellés » ! Colette et les Galeries Lafayette sont pour moi les exemples à suivre en la matière.