Au-delà de la vie derrière le fauteuil, le monde de la coiffure est vaste, offrant de nombreuses possibilités de carrière. Formateurs, coiffeurs studio ou ciné, coloristes, directeurs artistiques ou encore managers…. Les métiers sont multiples. Et le rôle de chacun est tout aussi important pour le bon fonctionnement de la profession. Nous avons voulu donner la parole à différents acteurs du secteur pour qu’ils nous racontent leur parcours, leur quotidien, les enjeux de leur métier ou les problématiques rencontrées.
Notre série « Vis ma vie de…. » se poursuit aujourd’hui avec les coiffeurs studios, une famille formée, entre autres, par nos intervenants, Bruno Weppe, Nicolas Eldin, Clotilde Laisné, Alexis Parente et Richard Bajon. Avec chacun leur vision personnelle, ils décrivent les avantages et les inconvénients de leur métier. Ils nous confient aussi des anecdotes étonnantes ou révélatrices de ce qu’est la coiffure studio, entre voyages, glamour, adaptation et créativité.
Bruno Weppe
Son parcours
Est-il encore nécessaire de présenter Bruno Weppe ? Pour ceux qui vivent dans une grotte, vous le reconnaitrez à son physique de rock star et son style atypique. Ses faits d’armes ? Il a créé la coupe à la tondeuse ou la coiffure au gel chez Jean Louis David quand celui-ci montait la première agence studio et développait sa franchise. Bruno Weppe a aussi participé aux grandes heures du Vogue US et au lancement du magazine Elle US, collaboré avec les plus grands photographes de mode (Guy Bourdin , Peter Lindbergh, Paolo Roversi, Oliviero Toscani), coiffé les Top models et les plus grandes stars. Il a aussi mis son talent au service des campagnes publicitaires du groupe L’Oréal.
Bonne nouvelle : aujourd’hui, le maestro transmet son savoir-faire et son expérience dans le cadre de formations d’un nouveau genre avec son concept Art of Studio, en collaboration avec un autre coiffeur de talent, Nicolas Eldin.
Mais comment est-il devenu ce grand coiffeur admiré par tous ?
« J’ai commencé par acquérir toutes les techniques classiques. Pour réaliser tous les rêves de la mode, il faut maitriser les bases. Je me suis fixé cet objectif avant de venir m’installer à Paris. Une semaine plus tard, j’inventais les coupes à la tondeuse chez Jean Louis David. La semaine suivante, je proposais des coiffures crantées à Joséphine Baker pour le show de Jean Paul Gaultier en 1986…
J’ai mis en place une technique pour que la coiffure soit duplicable par toute l’équipe. L’idée de transmission était déjà présente. Deux semaines plus tard, le Vogue US me demandait de faire la même chose pour le numéro de septembre, le plus important de l’année. » Rentré par la grande porte donc… « Ce que m’a permis d’être à l’aise dans le milieu de la jungle qu’est la mode, c’est ma culture générale et mes bases techniques solides. J’ai pu tout déconstruire pour inventer de nouvelles formes, de nouveaux volumes, de nouvelles textures. A l’époque, le studio était un grand laboratoire de recherche ! Il n’y avait pas tous les produits qui existent aujourd’hui. »
Mais comment reste-t-on au top pendant 35 ans ?
« Il faut capter le moment. Etre en prise directe avec la société et la rue. Renverser les dictats sur la beauté et la créativité. La vie en studio est tout sauf une routine ! Tu peux travailler dans toutes les conditions. Chaque shooting est un nouveau défi à relever, avec une équipe au service d’un magazine, d’un photographe ou d’une image. Il faut avoir un spectre d’adaptation très large. Etre flexible. Cela ouvre les possibilités créatives. »
Mais comment définirait-il sa touche ?
« Il y a toujours un aspect un peu rock, décalé. Même quand je créé une coiffure glamour ou classique, je vais chercher l’accident pour la rendre nouveau et moderne. Cela peut tenir à une couleur ou à un décoiffé… Mais à la base, le montage est très classique ! »
Les avantages du métier ?
« C’est un métier qui vous fait voyager partout dans le monde, pour coiffer des stars et des mannequins. Cela créé des rencontres improbables. C’est magique. Je me suis déjà retrouvé au petit déjeuner avec Brad Pitt et Angelina Jolie. D’un coup tu te retrouves dans leur intimité ! »
Des anecdotes
« J’ai une anecdote qui montre à quel point il est essentiel de maitriser la technique. Nous sommes sur une île pour un shooting pour le Vogue. Il faut s’adapter car nous n’avons même pas l’électricité ! Et là, le photographe qui m’avait demandé une fille toute bouclée change d’avis : il décide qu’il veut des cheveux raides. Moi, je suis sur le pont depuis 2 heures du matin et la fille doit être prête à 5 heures pour capter le soleil avant qu’il ne soit trop haut. Autour de nous, la plage, le sable… Mais pas d’électricité ! J’ai du réagir vite, sous pression. J’improvise une mexicaine, à la mousse, séparation par séparation. Elle est arrivée les cheveux raides devant l’objectif. Quand tu relèves ce genre de défi, tu montres en grade toute de suite… Tous les magazines t’appellent ! Il faut savoir réagir vite, se surpasser, trouver des solutions. »
Autres souvenirs ?
« J’ai coiffé en Amazonie au milieu de la jungle avec un taux d’humidité de 80 %, sur le toit du Machu Picchu ou sur un volcan à Hawaï à 3000 m d’altitude… Je me souviens aussi d’un film pour L’Oréal avec Beyoncé. Tout le monde pensait qu’elle portait des extensions et je réalise, deux jours avant le tournage, que c’est une perruque. J’avais un stock important d’extensions. J’ai du tout changer pour acheter trois perruques de très haute qualité. La maturité fait qu’on gère mieux ce genre d’aléas. »
Ses conseils aux jeunes ?
« Il faut être prêt à partir du jour au lendemain. Et pouvoir répondre à toutes les demandes sur l’instant T donc savoir tout faire ! Mais attention, la coiffure ne doit pas voler la vedette à une robe par exemple. Il faut créer sa propre touche au travers des codes de la mode. Il n’y a pas 50 manières de faire briller un cheveu ou de réaliser un chignon banane. Mais il faut le faire au bon moment, avec la bonne image. C’est un travail d’équipe.
Il faut décortiquer en permanence l’image, poser des questions pour savoir comment s’est fait, pourquoi, d’où vient l’idée… Et avoir la culture pour connaitre les références ! Etre en prise direct avec la rue, les gens, les looks faits maison pour répondre aux attentes des femmes aujourd’hui. Et ne pas perdre de vue qu’une coiffure belle en salon ne l’est pas forcément en photo. Les volumes apparaissent différemment à l’image. Parfois, une mèche froissée sur le visage peut rendre une fille sexy. Il faut faire du beau, créer de l’émotion. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde : rendre les femmes belles, c’est magique ! »
Nicolas Eldin
Son parcours
« Je commence ma carrière chez Alexandre Zouari où j’apprends les techniques de la Haute Coiffure Française. Je travaille sur les dossiers de presse pour le salon et les shows de coiffure. Après une expérience chez Dessange en tant que manager, je découvre le studio chez Lucie Saint Clair. Alors Directeur Artistique, je coiffe les célébrités lors des festivals de cinéma ou sur des séries à Cannes et Monaco. Ma carrière de coiffeur studio s’accélère à la télévision et au cinéma grâce à un ami cher qui me donne l’opportunité de l’accompagner en coulisses. Je décide alors de contacter toutes les agences de coiffeurs studio de Paris, avec un objectif : me faire un nom dans la mode.
Assistant sur les défilés de Saint Laurent, Chanel, Armani, Gaultier, Céline, je rencontre mes maitres d’apprentissage que j’assiste pendant 6 ans. Ils m’apprennent les techniques de coiffage studio et me font découvrir une autre facette de la coiffure et de la beauté. J’affûte mon style et ma carrière prend son envol en collaborant avec les plus grands magazines (Vogue, Harper’s Bazar, Elle, Numéro, Madame Figaro) et les plus grandes marques (L’Oréal, Garnier, Fructis, Dior, Lancôme…). Je me perfectionne ensuite pendant 10 ans aux Etats-Unis auprès de marques comme Victoria’s Secret, Calvin Klein, DKNY, Olay, Pantène, Revlon, Nike, Uniqlo… J’enrichis alors ma palette de techniques et j’affine mon style.
Il y a un an, je suis rentré à Paris. Fort de toutes ces expériences, je poursuis ma carrière en Europe. Aujourd’hui je développe mon travail en tant que formateur. Depuis mes débuts, je suis animé par la passion, la création et la transmission, autour de la beauté du cheveu. Après 30 ans de carrière, ma passion est intacte. J’ai co-créé avec Bruno Weppe le concept artistique d’Art of Studio. La philosophie ? Transmettre notre riche expérience, partager un savoir-faire unique et former aux techniques du studio. Parmi les modules de formation, une expérience unique d’immersion complète en séance photo mais aussi l’enrichissement de la culture indispensable à toute création. J’aide mes apprenants à créer leur dossier de presse notamment. »
Les avantages du métier ?
« J’ai travaillé dans toutes les conditions dans le monde entier : pendant une tempête de sable au Pérou, au fond des grands canyons américains, dans les mers des Caraïbes, sur un bateau le long du Nil ou sur le lac Powell, dans une tempête de neige en haut des montagnes suisses, dans les rues de Rio de Janeiro, sur les toits de NY … J’ai aussi eu la chance de rencontrer des stars et des gens incroyables. »
Ses conseils aux jeunes ?
« Nourrir et conserver sa passion par le travail et la curiosité. Aiguiser son oeil et croire en ses rêves. Apprendre la culture de notre métier, être ouvert et savoir se remettre en question. C’est un métier passionnant qui vous apportera des satisfactions incroyables, personnelles et professionnelles. Il vous permettra de rencontrer de gens extraordinaires et de découvrir le monde. L’inspiration est partout : cinéma, voyage, expositions, livre, disque, photo… Mais aussi dans la rue ! Tout est inspirant si on est attentif, curieux et imaginatif. Ce métier est une passion plus qu’un travail. Je n’ai aucune limite, mais la passion doit être maîtrisée et c’est l’expérience qui vous apprendra à canaliser votre énergie, pour produire un travail dont vous pourrez être fier. »
Richard Bajon
Son parcours
« Mon but est d’intégrer une grande marque pour faire des shows, travailler avec de grands couturiers et représenter la haute coiffure française à l’international » nous confiait-il en 2018. A même pas 30 ans, Richard Bajon affiche déjà un très joli parcours. Dès 2013, il intègre l’équipe de France. Vice-champion de France et champion de France en mariée, en 2014, il part en Russie représenter le drapeau tricolore. Résultat ? Vice-champion d’Europe en individuel et champion d’Europe par équipe. Après 9 mois de convalescence, il revient plus fort que jamais. En 2016, il reçoit le titre de champion du monde à Séoul. Challenger, le Normand ? « La compétition fait partie de ma vie. J’ai fait de la musique pendant 15 ans. J’aime l’esprit d’équipe et exprimer mon côté artistique. » En 2017, il obtient la deuxième place du concours Style Masters de Revlon Professional.
Pourquoi le studio ?
« Je ne me suis jamais senti à l’aise dans un salon. Ce n’était pas le quotidien dont je rêvais. Mais entre la crainte de perdre un CDI pour recommencer à zéro et les obstacles que certaines agences/personnes nous mettent, 13 ans se sont passés. Début 2020, j’ai enfin passé le cap… Sans regret ! La vie que je mène actuellement, je n’aurais jamais pu l’avoir en empruntant un autre chemin. La clé de la réussite ? La détermination ! Elle contient plusieurs étapes : apprendre à s’écouter, être motivé, s’ouvrir à l’inconnu… enfin oser !
J’ai commencé par offrir mes services gracieusement, remplacer des confrères. Puis les rencontres ont œuvré er les opportunités se sont présentées. Je travaille actuellement sur de beaux tournages que vous verrez en 2023-24. En parallèle, je suis en cours de réflexion pour proposer un contenu pédagogique interactif. Mes projets ? Les post-it sont nombreux. Je les garde secrets pour le moment. Reste qu’à trouver les personnes et le moment pour les concrétiser ! Mes sources d’inspiration ? La musique en général, la danse contemporaine qui permet de s’exprimer non seulement en mouvement mais aussi de s’évader et de créer une histoire, d’improviser, de transmettre des émotions… Cela mis à part, j’observe ce qui m’entoure ! L’affluence d’idées stimule mon imagination et ma créativité. »
Les avantages du métier ?
« Le studio ne garantit aucune certitude. On ne sait pas de quoi l’année sera faite… encore moins la semaine suivante ! Mais ça n’a pas de prix de se lever pour faire ce que l’on aime. Je me dis qu’un jour, je réussirai à en vivre totalement. En attendant, je savoure ma chance de rencontrer des personnes formidables, mais aussi de découvrir des lieux incroyables. »
Ses conseils aux jeunes ?
« Développez votre curiosité, Vous aurez besoin de voir plus loin que ce qui vous anime actuellement pour enrichir votre créativité. Les concours, par exemple, vous permettent de vous exprimer. Gardez en tête cette idée : il y a plus de jeu que d’enjeu. Il y a toujours de la place pour les passionnés qui veulent faire de leur talent un métier. »
Clotilde Laisné
Son parcours
« Depuis l’âge de 13 ans, la coiffure me trottait dans la tête. Après des stages en salon qui ont confirmé mon envie, j’ai poursuivi jusqu’au bac avant de me lancer dans l’apprentissage. J’ai passé mon CAP dans une école privée à Rennes puis un BP en alternance dans deux salons, je me suis accordée trois mois sabbatiques pour voyager. C’est quand j’ai fait la rencontre de Sylver Boll, responsable formation du groupe Provalliance que ma carrière s’est précisée. Je suis alors devenue formatrice à Paris en 2018. J’avais 22 ans et j’ai appris beaucoup ! Au fond de moi, je me sentais attirée par le studio. En juillet 2020, j’ai démissionné pour me lancer. Cela fait donc deux ans et demi que j’exerce.
J’ai multiplié les collaborations pour pouvoir me faire un book, notamment avec les photographes Louise Betaille et Fanny Dussol. Je communique sur Instagram, qui est une belle vitrine pour mon travail. Beaucoup me contactent par ce biais-là. J’ai eu la chance de faire de très belles campagnes pour des marques comme Jean Paul Gaultier et Paco Rabanne, la maison de joaillerie Messika ou encore Louis Pion. Je travaille aussi beaucoup sur les Fashion Weeks.
J’utilise Google Agenda pour organiser mon emploi du temps avec un système de couleurs personnel qui me permet de m’y retrouver. Je suis également ambassadrice ghd et j’ai eu l’opportunité de donner des formations coiffure studio au RealCampus. J’aimerais d’ailleurs poursuivre la formation de manière ponctuelle. Je laisse la place à la surprise et aux opportunités. J’ai des projets sur le long terme mais comme je suis superstitieuse, je préfère les garder pour moi ! »
Les avantages du métier ?
« J’ai la chance de voyager beaucoup. Cela nécessite toutefois de s’adapter ! Parfois, le planning est calé du jour au lendemain et il faut être prêt à partir. Pendant les Fashions Weeks, nous avons plusieurs clients par jour, il faut compter dans le timing les temps de trajets. Mais j’ai la chance de vivre de ma passion et je n’ai pas l’impression de travailler. J’adore le fait d’être indépendante. Je n’aime pas la routine donc ce métier me correspond parfaitement. J’arrive à optimiser mon temps. Ce métier permet de vivre des choses hors du commun. Cette année, je suis partie à Marbella, à Saint-Barth, deux fois au Brésil… C’est un job incroyable ! J’ai la chance d’avoir une famille et des proches qui me soutiennent à 100 %. J’imagine que plus tard, quand j’aurais ma propre famille, ce sera plus compliqué. Il faudrait que je vive avec quelqu’un qui a une vie plus stable.
Une anecdote ?
« Pendant la dernière fashion week, j’ai participé au défilé Coperni. Je devais faire deux énormes tresses. Avec l’influenceuse Mara Lafontan, nous avons fait des petites vidéos drôles que j’ai postées. Elles ont cartonné et même le fondateur de Coperni a liké ! C’était une vidéo spontanée et naturelle. »
Ses conseils aux jeunes ?
« Ayez conscience que la coiffure studio présente des avantages mais aussi des inconvénients. Il faut avoir une bonne intelligence financière pour anticiper les mois potentiellement creux. Le rythme de vie est particulier ! Il y a 10 jours, je suis partie pour 4 jours au Brésil… J’ai eu mes billets d’avion deux jours avant. Il faut savoir s’organiser très vite ! Partir à l’autre bout du monde, 12 heures de vol pour quelques jours sur place. Pendant la fashion week, je peux travailler 12 jours non stop ! Enfin, continuez à vous former sans cesse et faites tout ce que vous entreprenez avec le cœur. On est meilleur quand on donne avec passion. »
Alexis Parente
Son parcours
« Originaire de Dijon, j’ai grandi dans l’univers de la beauté, ma mère étant coiffeuse. Quand j’étais enfant, je faisais les shampoings au bac pendant les vacances. J’ai toujours voulu faire ce métier. Après un CAP et un BP, j’ai travaillé deux ans en salon mais je voyais que cela ne m’apportait pas assez de satisfaction. J’aimais déjà faire des chignons et participer à des concours. Mon rêve ? Je voulais coiffer les célébrités, sur les tapis rouges ou dans les magazines. C’est pour ça que je suis venu m’installer à Paris à l’âge de 21 ans. C’était il y a 8 ans, à l’époque il y avait peu de coiffeurs studio. J’étais un peu le seul jeune. Je me suis formé auprès de l’école de coiffure studio Agathe Segura. C’était intensif, pendant 4 mois du lundi au samedi. J’y ai tout appris ! La coiffure des années 20 à aujourd’hui, les perruques et les extensions, les styles… Je voulais me perfectionner pour maitriser le coiffage et pouvoir œuvrer au théâtre, au cinéma ou sur les défilés.
Une fois ma formation validée, j’ai commencé en tant qu’assistant de coiffeur, pour le magazine Elle. Depuis 6 ans, je travaille avec l’agence B Agency. Ils m’ont fait connaitre comme nouveau talent et désormais je fais partie de leurs talents confirmés. J’ai commencé par des petits shootings… Puis de plus en plus intéressants et importants. J’ai eu la chance de travailler pour Saint Laurent au festival de Cannes, pour Kering, L’Oréal, Lancôme…
Je vis entre Paris et Los Angeles où je coiffe des célébrités comme l’Américaine Bebe Rexha. J’ai aussi participé à des expositions dont une à Londres. J’ai recouvert une femme de cheveux pour représenter un arbre. Comme si elle prenait vie avec ses cheveux. J’ai pas mal de projets à l’international et notamment à Los Angeles. En 2023, je vais lancer ma propre marque de produits dont le premier sera un spray baptisé Joe en hommage à mon papa. Puis je partirai probablement m’installer quelques années à Los Angeles pour maitriser l’anglais et pourquoi pas coiffer des personnalités comme Jennifer Lopez ou les Kardashian. »
Des anecdotes ?
« Je devais coiffer Monica Bellucci et j’étais stressé. Le shooting avait lieu dans une chapelle. Mon père était fan d’elle. Je vais sur la scène pour faire une retouche, elle trébuche et me tombe dans les bras. A Cannes, je travaillais pour une marque du groupe Kering. Je me suis retrouvé dans l’ascenceur entre Eva Longoria et Catherine Deneuve, du rez-de-chaussée au 7ème étage… On a discuté ! »
Les avantages du métier ?
« Tout est palpitant. Certes, il faut toujours être disponible, 7 jours sur 7, parfois la nuit ! Ne pas compter ses heures. Travailler dur. Certes, l’argent peut mettre un peu de temps à rentrer, nous n’avons pas de salaire fixe. Certes, il faut sans cesse se remettre en question et mettre son égo de côté. Mais c’est un métier passionnant qui nous permet de voyager dans des endroits incroyables et de rencontrer sans cesse de nouvelles personnes. Des passionnés talentueux comme des chanteurs, des comédiens, des stylistes, des photographes… Tout cela est enrichissant ! Ils sont inspirants. Aujourd’hui, je gagne bien ma vie, grâce à un métier hypercréatif. Je n’ai pas l’impression de travailler. »
Ses conseils aux jeunes ?
« Commencez par écrire aux coiffeurs studios déjà en place pour leur proposer de les assister. Une fois lancé, vous ne pourrez plus vous arrêter ! C’est dur au début mais il faut s’accrocher pour atteindre ses objectifs. Utilisez les réseaux sociaux comme une vitrine pour votre book. Ils permettent de vous faire connaitre auprès de potentiels clients. Simple et efficace pour promouvoir son travail. La coiffure est un très beau métier ! J’encourage les jeunes passionnés qui ont envie de se lancer en studio. Aujourd’hui, j’aime trop ma liberté pour envisager de retourner dans un salon ! »