Offrir un salon de ville à la campagne… Tel est le pari de Guillaume Lamarque, ambassadeur Revlon. Ce défi, il le relève dans l’entreprise familiale, qui souffle ses 70 bougies avec brio !
par Julie de Los Rios
L’histoire commence en 1947. Joseph Lamarque ouvre un salon à Rémilly, dans l’Est, avec sa femme. En ce temps-là, les grand-mères se ruent au salon pour les grandes occasions… C’est dans l’odeur des permanentes que grandit Michel, le fils, qui reprendra à son tour le salon en 1977, suivi par son propre fils Guillaume en 2005. « Ce n’était pas vraiment une vocation pour moi. Mais comme je ne faisais rien à l’école, je me suis mis à travailler dans le salon familial. Mon fils a fait pareil dans le fond… », explique Michel. Une fois lancé dans l’apprentissage, il est rattrapé par la passion du métier, qu’il exerce pendant quarante ans, d’abord avec son père puis avec son fils. Car Guillaume, 40 ans, représentant de la troisième génération et ambassadeur Revlon, a su perpétuer la saga familiale. « Aujourd’hui, je coiffe des clients qui ont connu mon grand-père », souligne celui qui vient d’ouvrir un deuxième salon. « Nous avons deux adresses, une pour femmes et une pour hommes. Toutes les générations s’y côtoient », poursuit Guillaume. Car si la vocation ne fut pas précoce, l’actuel patron de l’entreprise familiale est aussi tombé sous le charme. « Mon fils va au travail en chantant ! », s’extasie son père, épaté par tout ce que Guillaume a pu accomplir depuis ses débuts. « Chaque nouvelle génération apporte une évolution, sa griffe. » Mais peut-on parler d’une signature familiale ? « Chez nous, on ne fait pas de différence entre les clients. Il n’y a pas de classe supérieure », précise Guillaume.
Un héritage à préserver
À la tête de sept salariés, le représentant de la nouvelle génération sait sans cesse se remettre en question pour relever le défi qu’il s’est fixé : offrir un salon de ville à la campagne. « Ce salon, il m’est tombé dans les mains. Je n’ai rien créé tout seul. Alors j’ai envie de le faire perdurer. Et pour cela, il faut se renouveler, se former, maintenir l’équilibre et évoluer. » Sa devise ? « Il vaut mieux être grand chez les petits que petit chez les grands. » Mais n’est-ce pas un poids de travailler en famille ? « Avec mon fils comme avec mes parents, on connaissait nos limites. Il suffit de s’aimer et d’aimer le métier et ça fonctionne », souligne le père. Et le fils de poursuivre : « Si ce n’est le conflit générationnel, il n’y a que des avantages à travailler en famille. Mon père m’a beaucoup appris, notamment sur les coupes au rasoir. Aujourd’hui, je manie la tondeuse à main levée. Pour lui, c’est inconcevable. Il a toujours peur que je fasse des trous ! », conclut le plus jeune en plaisantant.