Après les plaintes déposées par 18 de ses employés, le gérant d’un salon de coiffure parisien a été condamné à de la prison ferme.
Coupable d’avoir profité du statut de clandestin de ses employés, le gérant d’un salon de coiffure afro-parisien a été condamné à deux années de prison dont une avec sursis pour « traite d’êtres humains ». Il devra, également, s’acquitter de 25 000 € d’amende et de multiples dommages et intérêts auprès des victimes.
17 employés sur 18 en situation irrégulière
La présidente de la 31e chambre du tribunal correctionnel a mis en avant la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvaient les employés. Une situation dont le gérant du salon de coiffure « New York Fashion » a profité durant de longues années. En effet, n’ayant pas de papiers en règle, les employés ne pouvaient pas démissionner au risque de perdre des salaires non encore versés.
Des employés sous-payés
Profitant du statut de ses employés, Mohamed Bamba payait ses employés quand bon lui semblait. Pire, ils étaient payés à la tâche et, vous qui êtes coiffeurs, vous savez le temps que peut prendre une prestation sur des cheveux afros. Ainsi, certains recevaient 1,43 euro de l’heure pour des journées pouvant durer plus de 10 heures sans pause.
Un procès qui va marquer l’histoire
« D’habitude, la condamnation pour « traite d’êtres humains » est liée à du proxénétisme ou à de l’esclavage domestique. À ma connaissance, c’est la première fois que le tribunal reconnaît dans un contexte de travail collectif au sein d’une entreprise que des salariés ont été soumis à une traite d’êtres humains », a réagi auprès de l’AFP Maxime Cessieux, l’avocat de la CGT et des employés. C’est désormais une jurisprudence qui permettra de faire valoir le droit du travail partout à Paris.