Bonjour à toutes et à tous,
Nous y voici ! La dernière ligne droite de cet article : le RI, TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE !
Le détachement du maître ou l’envol de l’élève !
Depuis la dernière fois je me suis laissé le temps de revenir vers vous !
Et j’espère vous retrouver en forme et de bonne humeur !
Y a-t-il eu des lecteurs que les articles précédents ont aidés dans leur démarche professionnelle ? Si oui, pouvez-vous me laisser vos expériences ? Allons plus loin si vous le voulez bien.
Si vous le souhaitez, vous pouvez revoir les deux premiers articles : le Shu et le Ha, qui à mon sens devraient vous aider à retrouver le fil rouge du Shu-Ha-Ri !
J’en suis sûr, vous vous êtes passionnés par le Ha, et maintenant la transmission de compétences n’a plus aucun mystère pour vous !
Que le HA soit un accompagnement au quotidien et qu’il vous apporte joie et satisfaction.
En tout cas, nous avons encore obtenu des résultats très satisfaisants chez les jeunes de notre Groupe ainsi que des notes très élevées aux examens! Le Shu-Ha fonctionne.
Voyons ensemble maintenant le RI.
Ma mère me disait souvent quand j’étais petit : « Qu’un morceau de pain avalé n’a plus de goût ! » Et moi je restais planté devant elle avec des yeux comme des billes pour comprendre la sagesse de ces paroles.
Après quelques secondes de silence, elle continuait : « Mon garçon, n’oublie jamais la main qui t’a donné le morceau de pain !!! ».
Vous voyez où je veux en venir ? Je l’espère !
Le Ri est ce moment précis où le pain perd son goût. Où le maître devient presque gênant dans l’exercice de l’élève.
Comme c’est difficile de donner les moyens aux autres d’être autonome !
Car sous l’aspect d’apprendre à l’autre les compétences, il y a toujours cette aliénation de l’élève par le maître et il y a aussi l’incorrection de rejeter son maître.
C’est normal, il est humain de vouloir rester le plus grand, le plus fort ! Même au sein des familles on retrouve ce comportement délicat où le père et la mère partagent, donnent, apprennent à leurs enfants les moyens de se défendre. Quand ceux-ci grandissent ou arrivent à s’exécuter, les parents ne cessent de répéter : « C’est moi qui te l’ai appris, c’est moi ton père, je le sais mieux que toi, car je l’ai appris avant toi ! »
Ah bon ! Mais est-ce pour cela que nous donnons à nos enfants ? Pour qu’ils restent aliénés par notre supériorité ? On ne leur donne pas pour qu’ils sachent se débrouiller tout seul ?
Il est normal que l’enfant pousse à bout ses parents, teste pour découvrir leurs limites et montre qu’il est autant capable de faire qu’eux. Il croit même qu’il peut encore mieux faire ! À juste titre mais seulement s’il persévère dans la voie qu’ils lui ont donnée.
Regardez les animaux ! Quand ils apprennent quelque chose à leurs petits, dès que ceux-ci sont capables, deviennent même meilleurs, ils ne leurs disent pas « tu restes là et tu te tais car c’est moi qui t’ai tout donné ! ». Les petits ne jettent pas leurs parents sans aucune reconnaissance !
Revenons donc au RI. Le maître et l’élève viennent de vivre un partage, une interactivité de compétences, une véritable transmission et des corrections, pendant tout le protocole du Shu et du Ha.
Le coaché lui a envie de s’exprimer différemment et de plus en plus fortement, marqué par rapport aux compétences acquises par de son Coach.
Il a envie que l’ombre de son Coach ne soit plus sur ses actions. Il aimerait même montrer qu’il est aussi capable que son maître et dans ses rêves les plus secrets, être meilleur !
Le Ri n’est pas une mince affaire, c’est souvent malheureusement là ou plusieurs années de complicité, de partage partent en sucette ou en brioche …
L’un veut garder sa supériorité et l’autre n’arrive plus à respirer le parfum de l’autre.
Quel dommage, ni l’un ni l’autre ne se sont préparés au RI.
Alors c’est quoi ce RI au juste ?
Le RI : C’est enfin conseiller, de manière plus épisodique, quand les choses roulent et que les pratiques ont été intériorisées, améliorées. C’est souvent la petite touche experte qui rassure. Le rapport change pour devenir d’égal à égal, sans pour autant oublier le maître.
C’est quand on a avalé son pain et que l’on se souvient de la main qui nous l’a donné !
Le RI, c’est l’aboutissement de plusieurs années, c’est la joie de voir son élève être capable de voler de ses propres ailes, c’est espérer que l’élève va dépasser le maître, c’est garder une complicité dans les nouvelles expériences, c’est entrevoir une partie de soi dans les gestes de l’autre.
Le RI pour le maître, le coach, c’est la réalisation de soi en l’autre.
Le RI, c’est aussi la reconnaissance, la liberté, l’exaltation, l’accomplissement de l’élève, du coaché, c’est l’expression libre, c’est la créativité, c’est le début d’une carrière, c’est la découverte de nouvelles sensations, c’est la recherche de nouveaux gestes, c’est l’optimisation de soi en gardant à l’esprit l’enseignement du maître.
Le RI pour l’élève, le coaché, c’est devenir le prolongement de son maître.
En résumé :
Le RI pour l’élève: je suis capable de créer car j’ai acquis les compétences mais j’ai encore besoin d’être conseillé et accompagné.
Le RI pour le maître : je suis capable de laisser mon élève s’exprimer sans que j’intervienne dans sa création mais je suis capable de l’aider à concevoir de nouvelles techniques sans l’aliéner.
Le RI c’est aussi le vrai départ de la carrière de l’élève et le véritable prolongement du savoir du maître dans les futurs élèves, que l’élève lui-même va prendre sous ses ailes.
Il y a maintenant 33 ans que j’ai commencé dans cette magnifique profession.
Dès les premières années, j’ai compris l’importance de cet échange de compétences. Pour tout vous dire, la meilleure façon de détruire un savoir c’est de le garder pour soi ! Et la plus belle façon de le voir croître, c’est de le partager au plus grand nombre.
J’ai eu beaucoup de chance dans mes débuts, j’ai trouvé un maître à la hauteur de mes attentes et je peux dire sans rougir que mon maître avait trouvé un élève à la hauteur de ses compétences. Toutes ces années n’ont pas effacé l’harmonie de notre complicité, au risque de me faire passer pour un utopique et un ringard. J’appelle encore régulièrement mon maître d’apprentissage, je lui donne de mes nouvelles, je lui fais part de mes idées, mes créations, mes réussites et mes échecs.
Je lui demande comment il va, il me demande toujours pourquoi je lui téléphone encore, pourquoi je lui expose toutes mes idées, car pour lui je suis plus grand que lui ! Mais pour moi je ne serais rien s’il n’avait été là ! Je continue à appliquer dans ma vie de tous les jours ses enseignements et je mets en pratique ce que me disait ma mère, je n’oublie jamais la main qui me donne !
Et voilà ! Nous y voici pour de bon, le Shu-Ha-Ri est maintenant entre vos mains.
J’espère que je n’ai pas été trop lourd et ringard, mais au contraire, si j’ai au travers de ces quelques lignes partagé un peu de moi alors j’aurai réussi mon challenge !
J’espère que vous allez être très nombreux à réagir et à partager sur les réseaux sociaux ces 3 articles qui dans l’ensemble n’en font qu’un. Et que surtout vous allez mettre vos réactions à chaud, à froid, comme vous le voulez sur ma page de Bloggeur expert Biblond !
Je reste comme à chaque fois à votre disposition, si le cœur vous en dit, et si vous désirez en savoir d’avantage sur moi et mon sens de coaching, de transmission de compétences ou tout simplement parler avec moi je vous donne rendez-vous :
http://www.biblond.com/eric-leturgie
Merci d’avance et merci de votre présence sur cet article ! Encore une petite réflexion que j’ai écrite : « ce n’est pas seulement de la liberté d’expression qu’il faut à notre créativité, mais aussi de l’auto censure! »
À très bientôt
Eric Léturgie