Après une première carrière en dessin graphique, Sébastien Goachet surprend ses proches en leur annonçant sa reconversion dans la coiffure . « J’ai toujours aimé la mode, le dessin, la coiffure. Dans un premier temps, le dessin artistique s’est transformé en dessin graphique. Mais finalement, me rendant compte qu’il serait difficile de monter en hiérarchie dans le bureau d’architecture dans lequel je travaillais, j’ai choisi, en 2002, d’aller toquer à la porte de tous les salons de Brest pour entreprendre un CAP. Je me suis donné trois ans pour être le meilleur et pouvoir exercer dans un établissement haut de gamme. »
Après une expérience dans un salon de quartier, pendant laquelle il peaufine ses réflexions sur la géométrie dans l’espace en s’entrainant le soir sur modèles, il est recruté en 2005 dans un salon luxueux de Brest où il va se poser pendant 7 ans. « Cela m’a permis de me former partout… Jusqu’à devenir Art Director pour Tigi pendant 4 ans. »
Son fait d’armes ? Avoir réussi à associer deux passions, la coiffure et l’architecture.
« Ces deux domaines se rejoignent sur beaucoup de points finalement. Etre à l’écoute de son client par exemple. On peut comparer les fondations à une coupe et la décoration à la texturisation. Un bon architecte trace les contours d’une ville. Un bon coiffeur ceux d’un visage pour en révéler la beauté. » Sébastien Goachet est un exemple de reconversion réussie. « Aujourd’hui, je vis de ma passion. La coiffure est un hobby donc je n’ai pas l’impression de travailler. Je me documente sans cesse, je lis tout ce qui a un lien avec ce métier. Il ne faut jamais rester sur ses acquis. »
En 2012, il y a tout juste 10 ans, il se donne un nouveau défi en ouvrant son salon S Code Coiffeur à Saint-Rénan dans le Finistère. Mais quand la crise du covid fait rage, « devenu non essentiel », le Breton anticipe pour se préparer à plusieurs confinements. « Je n’aime pas attendre. J’ai eu peur que le salon physique ne ferme. Nous étions totalement dans l’inconnu. J’ai donc voulu rester debout et cultiver l’optimisme. Vivre le confinement comme une bulle d’air pour mon avenir. Me réinventer pour mieux conjurer la crise. »
Résultats ?
Entrepreneur dans l’âme, il décide de créer sa propre académie, Sébastien Goachet Institution, ouverte officiellement en mars 2022. « Je jongle désormais entre mes deux activités, le salon et l’académie. »
Mais dans le flot de formations, qu’est-ce qui le démarque ?
« C’est une académie nomade. Je me déplace partout en France. Mes stages s’adressent à tous les publics et tous les niveaux. En France, on met les gens dans des cases selon leur diplôme. C’est à l’antipode de ma vision. Un coiffeur avec 20 ans d’expérience qui ne se forme pas sera moins bon qu’une jeune qui collectionnent les stages. »
Sa méthode ?
« Je viens de la déposer et je l’ai détaillée dans un livre. C’est une technique de coupe avec de nouveaux gestes, qui laissent place à d’infinis possibilités artistiques. Elle permet de s’adapter à toutes les coupes et tous les types de cheveux. Mes stagiaires montent en compétence rapidement. En leur apprenant à écouter la cliente dans un premier temps. Mais aussi en leur faisant gagner du temps. Je leur apprend à ce que les cheveux obéissent aux doigts. Le brushing se fait plus rare. Il faut donc développer de nouvelles techniques. »
Et comment cela fonctionne ?
« C’est un peu à la carte. Je m’adapte à la demande. 1, 2 ou 3 jours ? Je me déplace partout et même à l’étranger. Le matin, c’est théorie et démo. Puis l’après-midi workshop sur têtes malléables » précise celui qui a imaginé pour l’instant 6 modules pour couvrir un peu tous les styles de coupe.
Exemples ?
Classic Cuts permet de maitrise les coupes fondamentales tandis que Essensual Cuts se dédie aux looks tendances du moment. Le stage Architexturisation apprend à personnaliser la coupe et apporter une vraie signature. Avec son académie, Sébastien Goachet a déjà orchestré plusieurs stages dont certains avec des marques partenaires comme Davines.
Vous êtes intéressés ? Vous pouvez vous rendre sur son site internet ou sur la plateforme CutMeGo.
Les projets ?
Il espère développer son activité de formateur indépendant notamment via les réseaux sociaux. « J’ai des personnes qui alimentent mes différentes pages et je gère moi-même le community management de mon académie. Mes bases en graphisme me sont bien utiles finalement. » Peu à peu, épaulé par son équipe solide de 7 personnes, il espère se détacher du salon pour se consacrer toujours plus à Sébastien Goachet Institution.