Les contours du projet de réforme du système des retraites soulèvent l’indignation chez les uns, une modeste approbation chez les autres… Et vous coiffeurs, qu’en pensez-vous ?
« Le principe de notre nouveau système de retraite sera simple : chaque euro cotisé donnera des droits identiques, quel que soit le statut (salariés, indépendants, fonctionnaires), tout au long de la carrière, jusqu’à la retraite. Chaque euro cotisé comptera dans le calcul final du montant de la pension », telle est la volonté du gouvernement annoncée sur le site www.reforme-retraite.gouv.fr
Certes, cette annonce a le mérite de poser clairement et de façon positive les grandes lignes du futur système de retraite français. Cependant, les changements à venir génèrent de la crispation et font naître une crainte de dévalorisation des acquis et des retraites. Entre les partisans du statu quo et du maintien des régimes spéciaux, ceux qui prônent au contraire un système universel identique pour tous, les opposants au principe d’une retraite par points, ceux qui, avec notamment l’apparition d’un âge pivot à 64 ans et son bonus/malus, craignent les impacts négatifs de la réforme sur la durée de cotisation et le montant des pensions, trouver le bon d’équilibre s’avère un exercice délicat pour le gouvernement… Et les futurs retraités sont inquiets.
Le point de vue de l’Unec
De son côté, l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) préfère s’attarder sur les potentielles avancées d’un nouveau système et considère que ce projet de réforme va dans le bon sens, même s’il reste encore des points à préciser.
Ainsi l’Unec note qu’avec ce projet pour la première fois, les coiffeurs comme les artisans vont pouvoir disposer de la garantie de pouvoir percevoir une retraite d’un minimum de 1000 € net par mois, indexé sur l’évolution du Smic avec un plancher fixé à 85% du Smic.
« À l’heure où des dizaines de milliers de coiffeurs chefs d’entreprise peinent à percevoir une telle rémunération, cela constitue une belle avancée pour la profession, même si cela reste insuffisant au regard de l’investissement personnel et financier consenti par certains tout au long de leur carrière ».
L’Unec relève d’autres points positifs
- « – baisse de l’assiette des prélèvements sociaux des travailleurs indépendants qui doit permettre d’annuler la hausse du taux de cotisation des artisans et commerçants (de 24,75% à 28,12%) induite par la réforme ;
- – le bonus de 5% accordé aux femmes pour rattraper les inégalités de salaires existantes entre les hommes et les femmes, dans une profession féminisée à près de 90%, cela n’est pas négligeable ;
- – le versement d’une pension de réversion au conjoint survivant garantit à 70% des droits à retraite dont bénéficiait le couple ;
- – l’acquisition de nouveaux droits à la retraite pour celles et ceux qui cumulent emploi et retraite. »
La profession coiffeur
La profession qui est durement touchée par les impacts des mouvements sociaux de ces derniers mois reste donc attentive aux négociations en cours et l’Unec appelle au rassemblement et à la responsabilité sociale collective « pour bâtir un système pérenne, universel et inclusif ». D’autre part, Bernard Stalter demande « un échelonnement des charges sociales pour accompagner les entreprises dans cette nouvelle période de crise ».