Les rumeurs vont bon train quant à une éventuelle réouverture des salons de coiffure, jugés par le gouvernement comme commerces non essentiels. Biblond tente de faire le point sur la situation à ce jour.
La phrase : « Les salons de coiffure sont des commerces essentiels à la santé mentale » a déchaîné des passions. Sur les réseaux sociaux, les commerces jugés non essentiels sont au cœur de toutes les attentions, un bandeau « Je soutiens les commerces “non essentiels” » est même disponible pour la photo de profil Facebook.
Les avis sont unanimes quant à l’importance du coiffeur dans leur vie. Le premier confinement avait déjà mis en lumière l’attachement des consommateurs à leur coiffeur. Pourtant, le gouvernement a choisi, comme pour le premier confinement en mars, de faire baisser les rideaux des salons. Comme les livres – les libraires aussi n’ont pas le droit d’ouvrir –, la beauté est considérée comme non essentielle.
À peine vingt-quatre heures après les annonces d’Emmanuel Macron, les citoyens s’insurgent, dénonçant les inégalités entre les grandes surfaces et les géants de la vente en ligne et les commerces de proximité non alimentaires – contraints à fermer quand ils sont considérés « non essentiels ».
Certains maires en ont d’ailleurs décidé autrement signant des arrêtés municipaux pour maintenir l’ouverture des commerces non essentiels. À Perpignan, Brive, Chalon-sur-Saône, Aubusson ou Migennes, coiffeurs et libraires, entre autres, ont pu ouvrir le 30 octobre, au premier jour du confinement. Ces maires, soucieux du dynamisme et de l’avenir de leur ville, ont alors été sommés par les préfectures de retirer leur arrêté illégal.
Le doute a plané sur le sort de la coiffure à domicile. Une rumeur finalement démentie par l’Unec qui déplorait, à la veille du reconfinement, les désastres d’une nouvelle fermeture, chiffres à l’appui, et malgré les aides de l’État. Selon l’enquête réalisée auprès de 1454 chefs d’entreprise de coiffure, une entreprise sur 4 jugeait sa situation de trésorerie dégradée, 1 entreprise sur 3 jugeait sa situation financière globale préoccupante, et 28 % étaient pessimistes quant à la pérennité de leur activité.
Finalement, c’est le Sénat qui vient au secours de ces commerces de proximité. En effet, le sénateur vendéen Bruno Retailleau a déposé un amendement en faveur de la réouverture des petits commerces pendant le confinement, voté par le Sénat. « Ne massacrez pas les commerces de proximité », a martelé le sénateur vendéen et président du groupe Les Républicains face au Premier ministre, Jean Castex. Adopté à l’unanimité, les sénateurs appellent désormais les députés à suivre cette disposition pour soutenir « les emplois et la vitalité des communes ».
Rappelons qu’au Brésil les salons de coiffure et de beauté ainsi que les salles de musculation sont inclus dans la liste des activités essentielles autorisées dans les États et municipalités qui sont en confinement anticoronavirus [Rappelons aussi que le Brésil est le troisième pays le plus touché par le virus, donc pas nécessairement l’exemple à suivre NDLR].
La situation en France devrait évoluer ces prochains jours. En attendant, il faudra prendre votre mal en patience. Les commerces non essentiels incluant salons et coiffeurs à domicile doivent pour l’heure fermer rideau, au risque de vous voir contraint de fermer et d’écoper d’une amende forfaitaire de 135 €.