Un jour, vous avez signé un acte de propriété pour acquérir un salon de coiffure. À ce moment précis, vous avez fait un choix parmi deux solutions…
- Finir votre carrière, vieux et courbé derrière le fauteuil, avec cette épée au-dessus de votre tête qui tombera peut-être, tel un couperet, vous obligeant à mettre la clef sous la porte plus tôt que prévu. Mais en ayant une petite part de satisfaction personnelle en faisant le choix de ne plus recevoir d’ordre.
- Essayer de faire de grandes choses, accomplir des rêves, donner du travail aux autres, penser à être à l’abri un jour.
C’est un choix, votre choix, avec ses risques et ses problèmes. Mais ce choix a changé votre vie à tout jamais. Si vous avez fait celui de finir votre carrière seul derrière votre fauteuil, bonne chance… Cela revient à jouer au loto et à attendre le tirage chaque vendredi soir pour que sortent trois de vos numéros. Si vous avez fait le choix n° 2, celui de faire de grandes choses et de grandir, bon courage, cela revient à jouer au loto, à l’euromillions, au millionnaire, et à tous les autres jeux de hasard. Mais cette fois-ci, vous ne jouez pas pour le lot de consolation, vous jouez pour le gros lot, la cagnotte exceptionnelle.
Pour ma part, voici mon histoire
Sept ans, sept longues années pendant lesquelles j’étais seul dans mon petit salon de coiffure de 35m2. Au début, je m’y suis fait rapidement, j’avais presque doublé mon salaire. Un double SMIC pour deux fois plus de travail achevé. Pas très rentable tout ça. Puis la routine s’est installée, les 35 m2 de mon double salaire sont devenus les murs de la prison de ma double peine.
Mes vacances étaient des moitiés de vacances, mes loisirs des demi-loisirs et ma vie une pauvre vie de taulard, tout juste bon à payer des charges et à mendier un chèque de plus à mes parents lorsque le besoin s’en faisait sentir. C’était sûr, j’allais finir vieux et courbé derrière mon fauteuil, dans mes 35 m2 invendable et vétuste.
Puis je me suis mis un coup de pied au cul…
J’ai commencé à embaucher du personnel. Des apprentis, pour commencer. Puis un jour, l’une de mes apprenties est devenue soldat, et j’ai décidé d’acquérir un second salon, puisque le premier tournait à plein régime. Ce soldat est devenu officier et j’ai dû embaucher d’autres soldats pour partir à la guerre.
Aujourd’hui, je n’ai pas multiplié mon salaire, mais mes vacances sont de vraies vacances, mes salons de l’investissement, je suis presque sorti de prison et je me rapproche de la liberté conditionnelle. Plusieurs de mes soldats sont devenus officiers, certains de mes officiers sont devenus colonels, j’y ai gagné un frère d’arme, quelques fils spirituels et des repreneurs potentiels.
La leçon à retenir de cette histoire est la suivante
« Quand on a mis un pied dans la merde et que derrière il y a le vide, soit tu y restes est ça pue, ou alors avec de l’aide, tu essaies de t’en sortir. En signant cet acte, j’ai failli finir en prison, puis des soldats sont arrivés, et aujourd’hui leurs développements assurent le mien, et mon développement assure le leur. »
Bravo même si le mot soldat est quelque peu provoc dans le contexte actuel. Bonne route à tous ceux qui ont décidés de se projeter vers un but, le chemin est rude, cahotique, adaptation permanente obligatoire car le chemin c’est la vie.