Après une riche et intense carrière en France, ce Breton se réinvente à Montréal. Son credo ? Pour se libérer du carcan de la technique, il faut la maîtriser la perfection.
Son parcours
Né à Paris, ce Canadien d’adoption semble avoir eu deux vies. Une première en Bretagne où il a grandi et fait ses débuts, une à Montréal où il se réinvente depuis 2014.
La coiffure, elle fait partie de son ADN ! Dans la famille, on est coiffeur depuis 1934 et 4 générations. Fils de MOF, il se lance à son tour, en 1991, dans des études de biochimie et d’arts plastiques. Son domaine de prédilection ? La formation ! « Quand mon père nous a quittés, j’ai décidé de créer mon école de coiffure, à Vannes en 2004. » Avec son frère, ils développent également six salons en Bretagne. Pendant vingt ans, chef d’entreprise avec jusqu’à 65 salariés, il est épaulé par un bras droit de choix, Sarah Guimond, aujourd’hui chez Schwarzkopf, associée à Cyril Bazin.
En 2014, il décide de tout quitter pour une nouvelle vie Outre-Atlantique. Ambassadeur Revlon Canada, il propose des formations privées et personnalisées. En parallèle, il s’épanouit dans la création… et sans limite ! « Je fais de la sculpture, de la peinture, de la soudure. Je travaille le cheveu, mais aussi d’autres matières comme l’époxy ou le tissu pour élargir les champs de compétences. » Cette nouvelle approche lui ouvre des portes inattendues : le musée Grévin de Montréal, le Cirque du Soleil, le Casino de Montréal… Tel un troubadour des temps modernes, il est appelé pour tout ce qui est compliqué ou historique comme, récemment, un lustre géant réalisé en cheveux pour une campagne publicitaire du gouvernement.
S’il s’amuse dans cette grande cour de récréation, Stéphane garde un lien avec son pays d’origine. Il assure des formations en France, notamment avec Patrick Ahmed et Medley.
À 47 ans, transmettre demeure une de ses passions. Pour preuve, il coache des candidats lors des Contessas, grand concours canadien.
Conseils aux débutants
« Avoir des bases solides et être polyvalent ! Il faut être capable de mener plusieurs combats : la coupe, les attaches, l’avant-garde et le classique, la coloration…Il faut maîtriser les techniques pour pouvoir s’en libérer et s’épanouir. Puis créer sans cesse. Il y aura du bon et du moins bon, l’essentiel est de faire ! Avec de la persévérance, du travail et de la passion, les gens viendront alors à vous. Enfin, ne cherchez pas à imiter ou ressembler à quelqu’un. Gardez votre propre direction. Comme en peinture ou en photographie, on ne peut pas plaire à tout le monde. »
Sa vision du métier
« J’ai une vision américaine du métier. Hélas, ce que je vois n’est pas beau ! Les gens se forment sans diplôme. Les gros salons galèrent. Je vois des coloristes, des barbiers, des coloristes… dans l’individualité la plus extrême. Je pense que c’est le bon virage à prendre. Les jeunes font leurs armes dans un salon puis se créent leur propre clientèle et n’hésitent pas à bouger. La mobilité, c’est l’avenir. Cela demande une discipline, mais il me semble que c’est la bonne direction à prendre. »
Les dates de sa vie
1991 Début dans la coiffure
2004 Ouverture de l’école Scotto Di Cesare
2014 Départ à Montréal
2016 Ambassadeur Revlon Canada