Au gré de ses formations aux quatre coins de la France mais aussi au sein de son propre salon, le coiffeur star, Nicolas Waldorf, n’a pu que constater les difficultés que rencontrent les entrepreneurs de la coiffure aujourd’hui.
« Ces dernières années, tout le monde a voulu se lancer en freelance. Mais beaucoup ne savent pas gérer, la partie administrative notamment. Je pense qu’il va y avoir un effet boomerang et que beaucoup vont revenir dans les salons. Pour avoir un cadre, pour se sentir moins seul, moins déconnecté… »
Mais attention ! Si ce retournement de situation peut sembler favorable aux patrons qui ont du mal à recruter, Nicolas Waldorf les met en garde. « Cette nouvelle génération est sûre d’elle, connectée, consciente. Pas question de la manager à l’ancienne. Les valeurs comme la hiérarchie ou le corporate ne sont pas les leurs. Dès la moindre contrariété, ils s’en vont ! », souligne l’ancien coanimateur d’Incroyables Transformations sur M6.
Pour ces entrepreneurs un peu démunis face aux conflits, il a décidé de mettre en place des masterclass un peu partout en France.
Exemples de formations, certifiées Qualiopi ? « Entreprenariat de la coiffure », « Comment manager ? » ou encore « Les clés de l’entreprenariat ».
Développées avec sa sœur jumelle, ces masterclass sont basées sur les méthodes éprouvées par les grands groupes qui réussissent. Il ne s’agit pas de confronter les différentes générations mais de les réconcilier.
« Les jeunes, qui arrivent sur le marché du travail, ont beaucoup à nous apprendre. Ils sont très informés et ultra dans la tendance car hyperconnectés. Ils n’ont pas le même rapport au travail que les générations précédentes. Ils ne sont pas dans la dévotion. Pour les attirer dans vos salons, il faut revoir totalement la manière de manager, poursuit l’influenceur. Un bon leader doit être exemplaire, avoir une longueur d’avance sur les tendances, gérer les conflits, être dans la retenue. Je leur apprends, aussi, à prendre le temps avant de réagir face à un conflit avec un collaborateur. »
Autres temps forts de ses masterclass ?
Le recrutement. « Nous devons coacher les patrons et les managers. Aujourd’hui, les rapports se sont inversés. Avant, c’était le candidat qui devait séduire lors d’un entretien d’embauche. Aujourd’hui, c’est le patron qui est une position de séduction avec le talent qui est en face de lui. De l’annonce à l’entretien, je leur donne les outils pour réussir son recrutement. »
Autre pilier du bon entrepreneur en 2024 ?
Savoir développer son chiffre d’affaires. « Trop de coiffeurs ont du mal à se positionner en tant qu’experts. Or, quand on se positionne en tant qu’expert, on ne vend pas un produit, on le conseille, voire le prescrit. Et on développe ainsi son business », précise-t-il.
« C’est un milieu en pleine mutation. Le but est de fédérer tout le monde. N’oublions pas que les coiffeurs sont là pour les grands moments de la vie des gens. Il est temps de dépoussiérer l’image du métier. Cela passe par la formation, partout, à Paris comme en province. »
Sa vision de la réussite ?
« Il faut proposer une image plus moderne, plus glamour et haut de gamme. C’est un métier physique, peu valorisé. Les coiffeurs travaillent cinq jours par semaine. Ça ne fait pas rêver ! Il faut mettre en place des avancées sociales comme cela s’est fait dans les autres professions. » Pour cela, il a lui-même décidé d’ouvrir son salon, du mercredi au samedi. « Toute la société change. Pourquoi ne pas évoluer dans un monde qui a évolué ? », ajoute-t-il, avant d’appeler les patrons à agir pour redorer la coiffure auprès des nouvelles générations. « Avant, j’étais hyperdistant avec mes collaborateurs. J’ai décidé d’être plus affectueux , d’effacer les frontières hiérarchiques et d’être moins réactif. J’ai mis mon ego de côté. »
Pour accompagner les patrons dans cette transition, Nicolas Waldorf va à la rencontre de tous les coiffeurs de France qui le souhaitent. « Nous leur donnons des clés avec des techniques modernes et rentables. Par exemple, un balayage canon en trente secondes, une frange moderne et rapide que l’on peut vendre à 30 euros. Je propose du prêt-à-coiffer commercial, facile et rapide à exécuter. Pas besoin d’être le meilleur. Il faut savoir faire du beau rapidement. »
L’avenir ?
Nicolas l’envisage avec sérénité. « Aucune Intelligence artificielle ne pourra nous remplacer. En changeant notre savoir-être et le positionnement du salon de coiffure, en revoyant les salaires à la hausse, en diminuant le nombre de jour de travail, on devrait y arriver. Si on parvient à faire rêver les jeunes, la coiffure a encore de beaux jours devant elle. À condition d’avoir conscience que chaque talent est précieux et de savoir le garder dans ses équipes. »
Ses projets ?
« Nous aurons deux scènes et un stand au MCB. Nous lançons une chaîne YouTube avec une émission dans le salon… Et plein d’autres surprises ! Mon but est de continuer à donner de la valeur à cette profession. »