Trop, c’est trop… La FGTA-FO, avec l’intersyndicale (CFDT, CGT et UNSA), voient rouge. Et pour cause ! Sur son compte Facebook, Syndicat Coiffure Esthétique FO rappelle qu’ « aucun accord de salaires n’a vu le jour depuis 2018, malgré une inflation record et un cruel manque d’attractivité du secteur. »
Les organisations syndicales dénoncent aujourd’hui l’absence totale de volonté de la part des employeurs d’évoluer sur la question du pouvoir d’achat des salariés et des minima de branche. Pour rappel, la dernière proposition patronale est de 0,2 % au-dessus du SMIC. Bien insuffisant pour les syndicats, qui soulignent une inflation cumulée de 5,2 % depuis 2018. Ils n’oublient pas de rappeler que près de 6000 salariés ont quitté la branche coiffure depuis 8 ans, face au manque de reconnaissance professionnelle. Ils évoquent aussi la précarité des coiffeurs, de plus en plus nombreux à ne percevoir que le SMIC.
Autre fait pointé du doigt sur le compte Facebook du Syndicat Coiffure Esthétique FO ?
« Le tassement de la grille de salaires n’offre plus de perspectives d’évolution cohérentes avec l’expérience et le travail des salariés. 33% des salariés de la branche ont directement bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2020 et 21% des salaires mensuels de la branche sont inférieurs à 1,05 Smic, contre 5% dans l’ensemble des branches (source DARES 8 octobre 2021). » Cette triste réalité avait été mise en lumière par un sondage organisé par Biblond, Coiffeurs(se)s, êtes-vous bien payé(e)s ?
La réponse fut sans appel !
Parmi les 415 participants (dont la grande majorité entre 25 et 39 ans), plus 90 % estimaient que leur salaire n’est pas assez élevé. Pour 74 % d’entre eux, le salaire ne dépasse pas les 1500 euros et 71,1 % sont pourtant des coiffeur(se)s confirmés, avec plus de 10 ans d’expérience pour 58,1 % d’entre eux.
Les syndicats s’interrogent…
A quoi bon former chaque année quelques 16000 apprentis et donc investir dans la formation professionnelle si on ne met pas ensuite les moyens pour garder les jeunes dans le secteur, via notamment une revalorisation des salaires ?
Remontée, l’intersyndicale préfère mettre en suspens toutes les négociations actuelles tant « qu’aucune proposition acceptable et décente de hausse des salaires ne sera mise sur la table par les employeurs. » Et menace même d’un appel à la grève pour obtenir une juste reconnaissance du travail des salariés si rien de sérieux ne venait de la part des patrons.