« Ma tâche est d’embellir les femmes qui en veulent toujours plus ! »
Flacon, pot ou tube, les produits capillaires que nous utilisons sont familiers… Mais que se passe-t-il avant qu’ils arrivent entre nos mains ?
Comment font les fabricants pour répondre aux besoins de la clientèle ?
Régis Dhainaut, directeur de la Recherche et du Développement d’Eugène Perma officie comme ingénieur chimiste en produits capillaires depuis plus de trente ans, et s’il parle avec engouement de son
métier, c’est que ce professionnel est un avant tout un passionné.
De toutes les matières, c’est le cheveu qu’ils préfèrent les chimistes !
Cela ne paraîtrait pas si compliqué s’il n’y avait qu’un type de cheveux. Mais ce n’est pas le cas, des cheveux il y en a des milliers… Ils vivent entre trois et six ans et possèdent une particularité à presque chaque centimètre. Régis Dhainaut nous explique : « Il y a deux points de départ possibles, le plus
souvent il s’agit de marketing, un besoin particulier du marché, un besoin sensoriel des utilisateurs et beaucoup plus rarement une révolution technique. La fonction première d’un shampooing, c’est de laver les cheveux, mais le consommateur aujourd’hui ne s’en contente pas, il veut des cheveux plus doux, plus brillants… » En somme, faire concorder les promesses marketing et la réalité scientifique.
Chez Eugène Perma, 40 personnes sont nécessaires au travail d’élaboration et de mise au point du produit ; 20 d’entre elles sont dédiées à la formulation et 20 autres à la réalisation des tests. C’est un travail sérieux, car les produits sont en contact direct avec l’épiderme. Régis Dhainaut nous rappelle que la santé du consommateur est au coeur de son travail et que de nombreuses étapes sont nécessaires pour élaborer ou optimiser un produit capillaire. « Tout d’abord, on définit le concept et on sélectionne les matières premières et leurs profils toxicologiques, ce qui représente 10 % de notre travail de recherche. Puis on procède à la formulation, à la mise en forme du produit, c’est 40 % du travail, sa validité 20 %. Les 30 % qui restent sont dédiés à l’évaluation des propriétés du produit, à ses capacités. Nous validons ses performances sur la tête à l’issue de tests complémentaires, car notre métier ce n’est pas seulement les formulations, mais aussi de veiller à leur stabilité. » Ce travail sérieux n’empêche pas le plaisir : « Mon travail est précis, technique, mais aussi hédoniste, puisque les matières et les parfums sont agréables et les couleurs sont belles.
Ma tâche, c’est d’embellir les femmes qui en veulent toujours plus ! »