Faut-il sortir de France pour apprendre à coiffer les cheveux frisés et crépus ? La question peut paraître provocatrice mais elle se pose quand vous parlez avec des femmes aux cheveux non caucasiens. Elles sont nombreuses en effet à ne pas trouver de salon de coiffeur expert.
Dans le contenu des formations pour l’obtention du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et du Brevet professionnel (BP), l’enseignement portant sur les cheveux frisés ou crépus est inexistant. Alors, faut-il aller ailleurs pour se former ?
Coiffure : Mickael Ribeiro pour Keune, maquillage : Melissa Meler, photographe : Gael Thill
Satisfaire la demande
Certes, il existe des spécialistes de ces cheveux qui demandent des soins particuliers, mais ils ne sont pas assez nombreux pour satisfaire une demande constante. Or, les femmes qui ont des cheveux crépus, frisés… en prennent particulièrement soin. Elles sont demandeuses et souvent n’hésitent pas à payer le prix d’une prestation dédiée.
Pourquoi devoir aller dans un salon « spécialisé » ? Les femmes veulent avoir le choix de leur coiffeur et ne pas être obligées d’aller dans des endroits uniquement dédiés à un type précis de cheveux.
Étoffer l’offre
Asiatiques, Africaines, métisses et autres femmes aux cheveux dits « difficiles » représentent une grande partie de la population en France. Les marques n’ont pas hésité à investir ce créneau et elles développent un grand choix de produits pour soigner, nourrir et sublimer les cheveux secs et rebelles. Or, globalement, les salons de coiffure, eux, peinent encore à étoffer leur offre pour répondre à cette demande. Alors, on peut se demander pourquoi ils ne privilégient pas la variété de leurs propositions et de leur expertise ?
Toute une gamme de prestations
Certains coiffeurs ont eu l’intelligence de se former et de promouvoir cette spécialisation afin de proposer dans leurs salons dits « classiques » toute une gamme de prestations, pour toutes les femmes et tous les types de cheveux. Stéphane Amaru, par exemple, dispense des formations spéciales « cheveux méditerranéens, bouclés, frisés, très frisés, très raides » et propose ainsi de « créer un service premium dans son salon ». Franck Provost n’a pas attendu pour ouvrir Niwell, enseigne dédiée aux cheveux des femmes noires, mates et métissées, à laquelle s’ajoute dans le même groupe les salons Fabio Salsa. Delphine Courteille, de son côté, ouvrira bientôt un centre de formation où seront enseignés, entre autres disciplines, le coiffage et les soins spécifiques nécessaires pour ce type de chevelure.
Dans le domaine de la beauté aussi, osons privilégier la diversité sous toutes ses formes !