La bonne nouvelle vient de sortir et c’est Aude Livoreil-Djampou, fondatrice du studio Ana’e, un salon de coiffure premium pour TOUS types de cheveux, qui la partage sur son compte Facebook. Le Certificat de Qualification Professionnelle sur la coiffure des cheveux frisés et crépus a enfin vu le jour.
En effet, après un appel aux écoles, plusieurs se sont portées candidates pour enseigner ce diplôme. C’est une première étape d’un combat mené de front par plusieurs acteurs de la coiffure. Aude Livoreil-Djampou rappelle en effet qu’une rencontre avait été organisée, il y a 8 ans, avec les syndicats, l’UNEC et le CNEC, pour les convaincre de créer un tel diplôme -il peut être créé sans l’autorisation du ministère. Elle dédie cette bonne nouvelle au maitre coloriste multitexture, TAJ, disparu en 2019, avant de pouvoir savourer cette première victoire dans ce qui fut l’un des combats de sa vie, la reconnaissance de toutes les textures de cheveux.
Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large, qui consiste à dénoncer mais surtout lutter contre la discrimination capillaire. En effet, le député de la première circonscription de la Guadeloupe, Olivier Serva, entend soumettre au vote une proposition de loi pour faire reconnaitre les discriminations capillaires qui touchent la longueur, la texture, la couleur ou le style des cheveux. Combien de femmes aux cheveux crépus se sont vues rejetées d’un salon à cause de leur texture naturelle ? Si ce rejet n’est pas toujours lié au racisme, il l’est souvent par méconnaissance voire incompétence de la part des coiffeurs à qui on n’enseigne pas la coupe ou le soin des cheveux texturés dans le cadre d’un apprentissage classique. Espérons alors que ce nouveau CQP rencontrera un franc succès.
Olivier Serva rappelle aussi qu’il est trop attendu d’une femme aux cheveux texturés qu’elle les lisse. A contrario d’une tendance au retour au naturel qui s’impose auprès des nouvelles générations. Les Etats-Unis ont d’ailleurs réagi avec le vote de la loi CROWN (Creating a Respectful and Open World for Natural Hair) dans plusieurs états, invitant donc à un monde plus respectueux et tolérant envers les cheveux naturels. Il déplore un retard de la France.
Sa proposition de loi sera-t-elle votée ? Affaire à suivre…