Les cheveux ethniques

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Techniquement, le cheveu dit « afro » est complexe, il demande des soins et un entretien réguliers.

En réalité, on doit plutôt parler de « cheveux texturés », car le cheveu crépu, frisé, sec… n’est pas l’apanage des femmes africaines. Physiologiquement sec et fragile, il exige une attention particulière et nécessite des techniques spécifiques. Ce cheveu est en effet très sec de nature, car le sébum s’écoule difficilement tout le long de la fibre capillaire « en spirale ». « Le cheveu afro a besoin régulièrement de produit hydratant et nourrissant pour le rendre malléable et lumineux », affirme Aline Tacite, la fondatrice de l’association Boucles d’Ebènes. « Dans mon espace de mise en beauté “le Salon by B.E”, je privilégie deux marques professionnelles : Design Essentials et Keracare. Elles proposent des gammes spéciales “cheveux afros naturels” et permettent de réaliser facilement des coiffures tendances avec un résultat impeccable », ajoute Aline. De son côté, Radji, de L’Atelier d’Elles, à Lyon, nous confie : « Nous utilisons et proposons à la vente la gamme Mizani de L’Oréal, spécialisée dans le cheveu afro. Je recommande également les produits Wella qui fait de très bons masques pour les cheveux texturés. »

Les gammes et salons de coiffure dédiés aux cheveux ethniques

Certains ont su anticiper la tendance ethnique en coiffure. Ainsi, Franck Provost a lancé, en 2005, les salons de coiffure Niwel, dédiés aux cheveux métissés. « En créant ensuite notre gamme de produits, nous souhaitions proposer une offre de beauté globale à toutes les femmes du monde à travers du capillaire, du soin visage et du maquillage », nous confie Morgane Marie-Florine, chef de marque Niwel.

De son côté, en 2001, L’Oréal a racheté Mizani, leader sur ce segment aux États-Unis. Mizani est une marque globale destinée aux besoins des cheveux frisés, extrêmement frisés et crépus… Elle s’adresse ainsi à « une palette infiniede beautés : afros, métissées, maghrébines, antillaises… ». Jean-Claude Aubry, lui, a créé Coiffure du Monde, pour une femme « profondément attachée aux valeurs fortes et universelles que sont la tolérance, l’ouverture aux autres, le respect des êtres humains dans toutes leurs différences… »

Aujourd’hui, on observe donc un développement croissant de gammes techniques très complètes, chaque salon peut ainsi proposer des produits adaptés à ses clients : shampoings, masques, soins capillaires réparateurs, bains d’huile et anticasse, défrisants, soins dédiés au lissage… Les possibilités sont nombreuses et variées et ne cessent de se multiplier. La tendance est à la découverte ou à une meilleure captation de cette clientèle par tous les salons de coiffure, qu’ils soient ou non ethniques. Dans cet esprit et a contrario, certains acteurs du marché ont même abandonné ce que l’on peut appeler le « ciblage » produits, partant du principe que leurs gammes généralistes savent aussi répondre aux besoins pointus des cheveux particuliers de « type afro ».

 

La formation coiffure au service des cheveux afro

Le savoir-faire mis en oeuvre sur des cheveux épais, crépus, frisés… peut apporter un plus incontestable aux techniques utilisées sur des cheveux plus classiques, dits « européens » ou « caucasiens ». Mélanger et maîtriser les techniques ne peut que faire avancer la profession, accroître son expertise, et développer le marché en multipliant les compétences et en attirant une clientèle variée. En quelques années, on a pu constater une évolution évidente avec une plus grande ouverture des salons de coiffure dits « traditionnels » aux cheveux de type afro. De nos jours, est-il donc judicieux de cloisonner ainsi dans des salons spécifiques les différents types de cheveux ? Et de se couper de cette façon d’une frange importante de clientèle potentielle qui est en plein développement ? La question est donc de savoir si tous les coiffeurs sont en mesure de répondre présents. Possèdent ils les compétences nécessaires pour accueillir et apporter des réponses techniques efficaces aux besoins des cheveux texturés ou ethniques ?

Un savoir faire global pour les salons de coiffure

Alors, même si la volonté d’ouverture existe, le bât blesse-t-il en termes de formation ? Toutes les femmes, quelles que soient leurs origines ou leurs exceptions capillaires, ont le droit de bénéficier de soins experts et de savoir-faire, et pas seulement dans la niche que représente cette tendance. En sortant d’un CAP ou d’un BP, les coiffeurs sont-ils formés pour répondre à cette demande en pleine expansion ? Mettre sur pied une offre de formations coiffure plus adaptée semble aujourd’hui indispensable et économiquement justifié et prometteur.

« Tous les salons de coiffure  doivent développer ce savoir-faire que l’on imagine dédié au cheveu afro. J’ai pu constater de nombreuse fois que les clientes sont rassurées lorsqu’elles ont affaire à un coiffeur dit “expert en coiffure ethnique”, qui sait s’occuper des cheveux complexes, texturés. Elles seront plus en confiance par exemple si elles souhaitent faire un brushing. Il est indispensable que tout le monde reçoive le même accueil dans tout type de salons ! », martèle Radji.
Auparavant, les salons de coiffure généralistes qui souhaitaient se positionner sur ce marché recrutaient souvent des experts en coiffure ethnique d’origine africaine ou antillaise. Désormais, on demande plutôt aux coiffeurs d’être polyvalents.

Pour Dorah, fondatrice de Dorah Hair

« Le savoir-faire est global. Le coiffeur doit pouvoir répondre à toutes les demandes. Est-il possible de refuser des clientes sous prétexte que leur nature des cheveux est soit différente soit “difficile” ? Un coiffeur est un spécialiste des cheveux, de tous les cheveux, du moins il devrait l’être. »

 

Lancez-vous dans la coiffure afro

Si vous n’êtes pas encore en mesure de vous positionner sur ce créneau porteur, si vous n’avez pas encore ce genre de compétences dans votre salon de coiffure, il est temps de vous lancer ! En plus du cursus traditionnel (CAP, Brevet professionnel, Brevet de maîtrise, et aujourd’hui BTS), de multiples formations existent et vous trouverez des instituts qui forment à la coiffure ethnique. Une recherche sur Internet vous ouvrira les portes de ces différentes écoles. Par exemple, l’Institut national Formation coiffure a mis en oeuvre « un cursus innovant et multiculturel afin de répondre aux évolutions du secteur de la coiffure, avec des marchés de plus en plus métissés ».

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