Au cours de notre carrière de coiffeur, on ne nous apprend pas qu’à chaque étape une nouvelle responsabilité doit être endossée, sous peine d’être amer ou de regretter, mais trop tard, ce que personne ne nous a forcés à choisir : la coiffure…
Si de 20 à 30 ans, on apprend à suivre, à fidéliser, si l’on est curieux, que l’on se forme artistiquement, que l’on devient mature…, après 30 ans, on comprend
qu’on doit être un modèle pour les jeunes qui entrent dans le métier, pour transmettre, diriger, être épanoui dans sa vie de coiffeur. Pour cela, il faut devenir un « leader confirmé ». Mais pour être un bon leader, la règle est d’avoir des suiveurs… sinon, pas de leader du tout !
Le premier signe d’alerte, c’est la difficulté de recruter des suiveurs qui, même si on les paie, se font rares ! Dans tous les salons, il existe la même formule à des niveaux de qualité différents, bien sûr. Les « spectateurs » qui ne prennent aucune initiative, les « suiveurs » qui s’appliquent à respecter les règles, le « premier suiveur » qui est le premier à les suivre et a assez d’aura pour faire bouger les autres, et celui qui dirige et prend des initiatives de « leader ».
Ce n’est pas ce dernier qui est le plus important dans une équipe, mais bel et bien les suiveurs qui font avancer les spectateurs.
On ne se proclame pas leader, on le devient naturellement !
Si les bons leaders ont été eux-mêmes spectateurs, puis, de suiveurs sont devenus premiers suiveurs, pour être enfin leaders, les leaders proclamés, eux, ont sauté des étapes !
De nombreux salariés spectateurs tentent de se transformer en leaders en ouvrant leur salon, ils se proclament « leaders » sans passer par la case « suiveur »… Le résultat est toujours le même : ils finissent par travailler avec peu de personnel et se plaignent souvent du manque d’enthousiasme de leurs troupes, sans remettre en question leur capacité à faire suivre.
En réalité, on n’est un bon leader que si l’on convertit un bon suiveur qui, lui, poussera certains spectateurs à suivre ! La qualité du leader dépend du nombre de ceux qui le suivent.
Dans notre métier, où la marge de bénéfice ne dépasse pas 10 % du chiffre (quand on compte bien !), il est crucial de comprendre que, pour faire grossir ce taux, il faut que le leader recrute beaucoup de bons suiveurs, pour que le salon dégage plus de chiffre et que ces 10 % soit valorisés !
Il y a un temps pour être « spectateur » puis « suiveur », avant de devenir « leader ». Être un chef d’entreprise aujourd’hui implique d’être un leader confirmé et aussi de savoir transmettre cette charge émotionnelle – qui recrute les bons suiveurs et les fait rester –, dont seuls ceux qui ont accompli le cycle jusqu’à « premier suiveur » connaissent le secret ! Vous comprendrez ainsi pourquoi certains ont de grosses équipes et pas d’autres !
Il faut se poser la question : est-il temps de suivre ou d’être suivi ? et par combien de personnes réellement ? En France plus de 60 % des salons n’ont qu’un salarié !