Pourquoi avez-vous créé L’Appartement à Grenoble, il y a plus de dix ans ?
J’avais fait des stages à Londres et Paul Smith avait ouvert un magasin dans une maison victorienne, je trouvais que cela humanisait l’acte commercial. Le concept de l’installation en étage existe depuis le début du XXe siècle en France, mais s’est perdu avec la franchise. J’ai conservé le style appartement, cosy, accueillant.
Auparavant, j’avais beaucoup travaillé dans des salons exigus, ce qui était compliqué pour la cliente comme pour le coiffeur. J’ai donc décidé de prendre un salon de 210 m² qui permet, paradoxalement, une certaine intimité avec les clientes, qui se sentent privilégiées et qui reçoivent des conseils personnalisés en toute discrétion.
Quels sont les avantages et les inconvénients par rapport à un salon sur rue ?
Le salon en étage présente un inconvénient en termes de commerce et de notoriété. Mais il faut savoir le transformer en avantage. Certaines clientes recherchent la discrétion, ne souhaitent pas être « exposée » en vitrine, du coup, il faut avoir un accueil hyperpersonnalisé et passer du temps avec elle…
Il faut faire plus d’efforts qu’un salon qui a du passage. Ici, nous privilégions le bouche à-oreille et notre vitrine virtuelle sur Internet est aussi un apport intéressant. Un avantage non négligeable : nous avons de l’espace !
On ne pourrait pas se permettre d’avoir 210 m² sur rue à Grenoble. Au départ, quand j’ai pris L’Appartement, j’étais plus séduit par le concept. Puis je me suis rendu compte à quel point le loyer est la cerise sur le gâteau ! Il est tellement plus accessible que sur rue.
Ce concept a-t-il de l’avenir ?
Oui, pour les gens passionnés par leur travail et qui n’optent pas pour la franchise. Nous restons axés sur de l’artisanat. C’est un concept qu’on ne peut pas franchiser. Les gens viennent se faire coiffer par une personne en particulier. C’est une approche différente et très positive de notre métier.