Aujourd’hui, de plus en plus de salons ferment leurs portes et des coiffeurs se retrouvent sans emploi. Dès lors, ces derniers recherchent un job, mais il est compliqué de se réorienter tout en restant dans le secteur. Voici les témoignages de trois coiffeurs qui ont mis de côté les ciseaux pour un métier bien différent mais intimement lié.
Stéphane Bellamy – HairProd
« À l’âge de 19 ans, j’ai dû me réorienter afin d’éviter la station debout trop longtemps. À l’époque nous étions suivis, dans le salon où je travaillais, par la marque Sébastien International et j’ai postulé pour un poste de commercial puis chef de vente Ouest France. L’univers créatif de la marque ainsi que son dynamisme auprès des coiffeurs m’a permis de rester dans ce milieu que j’aime tout particulièrement, mais d’une façon orientée animation d’équipe et développement salon.
À la suite de cette expérience de distribution de marque de plus neuf ans, j’ai eu la chance d’élargir mon parcours d’autodidacte ensuite en circuit indirect (distributeur/grossiste) sur Paris, et l’on m’a confié l’organisation et la création de ligne de produits capillaires et cosmétiques. Ce distributeur était déjà en avance sur son temps car cela remonte maintenant à plus de quinze ans.
Tout ça a été possible par le travail, la curiosité et l’échange auprès des différents partenaires et acteurs qui permettent qu’une idée, un concept, un produit puissent exister sur le marché professionnel. »
Pierre Barré – Hygiène Plus
« Après avoir évolué dans différents salons pendant une dizaine d’années, je me suis aperçu que l’organisation, la prévention et la prise en compte de la satisfaction des clients étaient très aléatoires d’un salon à un autre. Lors de la reprise du salon familial, j’ai dû faire face à toutes les obligations auxquelles tout chef d’entreprise est aujourd’hui confronté. Au-delà de la comptabilité et de la partie sociale, ces obligations concernaient la conformité de l’activité, la sécurité des collaborateurs et des clients. Cependant, j’ai vite compris l’intérêt des clients pour la propreté du salon et l’hygiène du matériel grâce à une solide expérience en franchise. Des processus ont été adaptés à la réalité du salon pour offrir un service de qualité de façon constante, de la première à la dernière cliente de la journée.
C’est en discutant avec plusieurs clients sur ces sujets de santé au travail et d’hygiène que j’ai réellement pris conscience de l’intérêt de partager cette expérience dans ce métier où on ne voit plus les risques, le plus souvent par manque d’information. Le contact permanent avec les produits chimiques, les contraintes posturales et les risques de chute sont autant de situations qui, à plus ou moins long terme, peuvent avoir des impacts sur notre santé. En effet, au-delà du côté humain et des risques de sanction à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, l’absence d’un collaborateur peut réellement handicaper l’entreprise. Aujourd’hui, ma mission est de partager cette expertise en matière de prévention pour apporter un ensemble de conseils et de solutions adaptées à la réalité de chaque salon. Et en cas de contrôle, je possède les compétences pour accompagner le chef d’entreprise dans sa défense avec des arguments cohérents.
À force de travaux et de recherches, j’ai reçu en 2008 l’habilitation d’Intervenant en Prévention des risques professionnels (IPRP) par la DIRECCTE, ce qui me permet d’entretenir des relations privilégiées avec les médecins du travail et les services de l’Inspection du travail. Concernant la partie hygiène, c’est l’investissement d’un médecin spécialisé en infectiologie qui m’a fait réellement prendre conscience du risque de transmission d’agents biologiques de clients en clients par la simple réutilisation du matériel sans une désinfection de qualité.
Par expérience et selon les dires de nombreux coiffeurs, c’est toujours pire chez les autres. Mais concrètement, que faites-vous en ce sens pour vos clients ? »
Christophe Creux – 2c2c Consulting
« En fait, mon parcours est plutôt atypique, puisque ce sont les aléas de l’évolution professionnelle et mon côté carriériste qui m’ont conduit à ce poste de façon évolutive.
Après la partie coiffeur, j’ai évolué au poste de manager et animateur de réseau avec des stages de psychomanagement avec Thierry Tixier. Puis à des postes de superviseur et directeur d’exploitation avec un goût et une passion pour le social et le RH dans un cadre beaucoup plus de formation autodidacte, par le biais de la lecture de la convention et du code du travail, par goût et par besoin permanent de comprendre les tenants et les aboutissants des obligations des employeurs.
Pour valider cet ultime parcours, j’ai repris mes études pour un diplôme de gestionnaire de paie en accentuant le côté RH. Mais c’est vrai que j’ai toujours eu cette passion des lois, et si j’avais été moins fainéant en étant jeune, j’aurais aimé faire du droit ! »
Je suis toujours à mon compte , mais à 46 ans , je commence a préparer ma reconversion doucement , c ‘ est pour cela que j’ ai accepté un poste de formatrice coiffure , et je compte bien petit à petit , me positionner davantage dans cet emploi .