Le message alarmant
Sa vidéo postée sur Facebook ce samedi 8 avril a fait l’effet d’une bombe, entrainant une cascade de commentaires et de messages privés.
Le contenu ?
Au gré d’une rencontre avec des ingénieurs de l’entreprise Azimut Monitoring, spécialisée dans la mesure du bruit et de la pollution de l’air depuis 2006 et fabricant de purificateurs d’air dans le domaine médical notamment, il voit rouge quand les experts partagent avec lui un constat sans appel : grand nombre de coiffeurs souffrent d’asthme et autres infections respiratoires. En cause, des particules fines issus des produits utilisés au quotidien par les professionnels de la beauté comme les shampoings, les poudres à décolorer et même les gants en latex ! « Je nous pensais protégés par la VMC ou les purificateurs d’air classiques… Il n’en est rien. Il n’est pas normal que nous ne soyons pas informés » nous confie Stéphane Amaru.
Le constat est affligeant
Engagé dans l’écoresponsabilité depuis de nombreuses années, il se documente pour en savoir plus. Il s’aperçoit dans un premier temps que la pénibilité du métier est reconnue par la sécurité sociale. « J’ai vu des tableaux qui répertorient tous les maux liés aux postures du coiffeur, permettant de faire reconnaitre des sciatiques handicapantes ou des douleurs aux épaules comme maladies professionnelles. Ce que je n’avais pas vu venir, c’est que la coiffure n’est pas seulement un métier pénible. C’est aussi un métier dangereux. J’ai appris beaucoup en lisant La vérité sur les cosmétiques de Rita Stiens. Les produits de lissage ou la poudre décolorante ne sont pas les seuls nuisibles à la santé des professionnels. La pollution de l’air est omniprésente, à tous les postes, ce dès le bac à shampoing ! Même les cheveux coupés vont dans les poumons provoquant des maladies » explique Stéphane, rappelant que sa fille est technicienne et qu’il ne veut pas de cet environnement pour elle.
Sa volonté ?
Une mobilisation générale et surtout la responsabilisation de tous les acteurs : fédération et syndicats qui doivent œuvrer auprès du gouvernement, écoles qui doivent informer les jeunes sur les risques du métier, propriétaires de salon qui doivent agir pour la santé de leurs collaborateurs et maisons de produits sommées d’innover pour éliminer les ingrédients pointés du doigts par l’entreprise Azimut Monitoring…
La première étape de cette prise de conscience ?
Pour Stéphane Amaru, le port du masque doit devenir obligatoire. Mais aussi l’installation d’une VMC qui est, aujourd’hui, seulement préconisée, l’utilisation de gants en vinyles – ceux en latex dégagent des particules de blé qui vont direct dans les poumons… Et pourquoi pas éliminer certaines prestations ? « On ne peut pas faire de l’argent avec des services additionnels au détriment du collaborateur. Nous devons aller vers une médicalisation, une aseptisation du métier. Les patrons ont un rôle à jouer. Et je suis certains que ceux qui protègeront la santé de leurs salariés en leur assurant un air propre mais aussi leurs clients sortiront du lot… quitte à abandonner la décoloration ou le lissage ! Éduquons nos clients à accepter la nature de leurs cheveux pour agir vers un monde meilleur et plus sécurisé ! »
Un appel à tous les acteurs du métier
A l’heure de la réforme des retraites est au cœur de tous les conflits, Stéphane Amaru appel aussi les syndicats à intervenir auprès du gouvernement pour obtenir un régime spécifique. « La coiffure doit être reconnue pour sa pénibilité mais aussi sa dangerosité. Les coiffeurs doivent partir à la retraite plus tôt » précise celui qui reçoit des avalanches de témoignages d’anciens coiffeurs souffrant ou qui ont souffert d’œdèmes pulmonaires, d’obstruction des bronches, voire de cancer des poumons – certains ingrédients de la cosmétique étant cancérigènes. « Pourquoi la poudre de décoloration, extrêmement volatile, existe-t-elle encore sur le marché ? Quand les chimistes vont-ils prendre les choses en main pour inventer la même solution sous forme solide ou en gel ? »
Un investissement pour plus de sécurité
Le formateur connait bien son sujet. Il rappelle qu’un coiffeur sur trois souffre d’asthme et qu’un cancer sur trois est lié à sa profession. Et pour cause ! Suite à sa rencontre avec les ingénieurs de Azimut Monitoring, il leur a demandé un rapport… Et il est alarmant ! Il les a donc invités à créer un purificateur d’air avec des filtres adaptés aux salons de coiffure. La société française et labellisée a alors développé Cricket, qui filtre les particules fines, dénoncées plus haut. Mais pas seulement ! « Certes, il s’agit d’un business… Mais ils sont allés plus loin en créant une machine connectée qui envoie un rapport mensuel sur tout ce qui pose problème dans le salon, pour mieux savoir ce qu’il y a à changer pour assurer la sécurité des collaborateurs mais aussi des clients » souligne Stéphane Amaru qui teste la machine chez Toni&Guy où sa fille travaille.
Pour Stéphane Amaru, il y a urgence. « On fait partie des plus gros marchés. Mais il ne faut pas se limiter à faire du green business. Il faut bannir les ingrédients dangereux et arrêter de balancer sur le marché des produits cancérigènes. » Et aux propriétaires de salon qui craignent un surcoût en s’équipant du matériel nécessaire, Stéphane Amaru les assure que l’investissement sera bénéfique. « Pour moi, c’est un outil de management mais aussi de marketing. S’ils communiquent sur le fait que chez eux, l’air est filtré donc sain, ils attireront des collaborateurs qui se sentiront protégés mais aussi des clients soucieux de la santé d’autrui. »
Vous voulez en savoir plus ? Stéphane Amaru promet de suivre le sujet de près. Il annonce une communication régulièrement ces prochains mois sur ses réseaux sociaux.