Chevelures frisées, crépues, épaisses… Le cheveu dit« afro » présente une palette riche de diversité ! Comme toutes les femmes de la planète, les Africaines, les Maghrébines, les Métisses, les Antillaises… ont des cheveux différents et des besoins spécifiques.
Le marché de la coiffure afro, un marché spécifique à ne pas négliger
Lignes de produits ciblés, croissance du nombre de salons« ethniques », salons de coiffure généralistes qui se positionnent sur ce créneau, la coiffure afro a le vent en poupe ! Alors, quelles sont les clés pour décrypter la tendance etcomment profiter au mieux de ce marché prometteur ?
En plein essor, la mode afro s’épanouit dans la mode, la décoration, les recettes culinaires… Elle touche bien sûr le monde de la coiffure avec tout un marché dédié, qui s’appuie sur des salons et des instituts spécialisés et des gammes de produits développés tout particulièrement à son intention. Si ouvrir son salon de coiffure à cette mouvance demande une forte technicité et une formation approfondie, elle est riche d’opportunités et d’avenir. Dans ce domaine, la cliente est certes exigeante, mais elle est également grande consommatrice de produits et en recherche de professionnalisme. Attachée à son apparence et prête à mettre le prix nécessaire pour obtenir savoir-faire et expertise, la clientèle des femmes à cheveux frisés, crépus, secs… ne se cantonne pas à une frange de la population.
Pour répondre aux exigences de cette cible spécifique, il existe bien entendu une approche ethnique avec des gammes et services dédiés (pour cheveux africains,métissés, maghrébins, asiatiques), mais loin de cette vision très sectorisée, le marché des cheveux « texturés » va bien au-delà de ces clivages plutôt réducteurs. En effet, même si les différents segments de clientèles ont des besoins spécifiques, toutesles femmes partagent le désir de trouver des gammes de produits et des salons de coiffure qui sauront répondre à leurs attentes et leurs envies. À l’instar de la tendance de fond constatée d’un ciblage ethnique sur les cosmétiques et les produits de beauté, quiproposent des produits et des campagnes de promotion spécifiques (Mixa, Garnier, Nivéa, Dop…). Marques généralistes et grands groupes cosmétiques ont bien compris qu’il existe une vraie demande sur ce créneau, et ils exploitent ce marché en créant ou en développant de nouveaux produits, de nouvelles gammes dédiées.
Cette mouvance de fond prise en compte par les grands acteurs de la profession est bouillonnante d’idées et de créativité. Elle s’illustre par le dynamisme des réseaux sociaux et des nombreux blogs qui lui sont consacrés et qui montrent bien la réalité et la vitalité de cet univers.
Avis du coiffeur Patrick Lagré
Le marché afro est un marché spécifique avec des produits qui lui sont propres et une clientèle à la chevelure particulière. Si la coupe reste réalisable par tout bon coiffeur, certains styles demandent des formations spécifiques et il n’est pas donné à tout le monde de les réaliser. Pour moi, c’est un marché à part avec une autre vision de la coiffure qui apporte une bonne diversité avec des techniques très intéressantes, notamment dans les tresses et les attaches.
Interview des acteurs de la coiffure afro
Dorah, Fondatrice de Dorah Hair
« J’utilise plusieurs marques… J’ai trouvé de bons produits chez Paul Mitchell, Leonor Greyl, Kérastase, Bumble and Bumble. KeraCare d’Avlon, mise au point par des médecins indiens, est une très bonne gamme. J’aime aussi les produits à la kératine de Rusk et la gamme ayurvédique indienne d’Icon. Davines propose aussi de très bons soins. Mais je crée aussi mes propres mélanges. Je fais des essais, je texturise. Je vois par rapport à la frisure et en fonction de ce que la cliente veut porter, et je travaille selon la coupe et les produits. Je pense que les produits pour les Noirs n’existent pas ! Je ne crois pas aux gammes « miracle » parce que ça change d’un cheveu à l’autre, d’une coupe courte à une coupe longue, il arrive même qu’il y ait jusqu’à trois textures différentes de cheveux sur une même tête. Et il y a surtout des produits que j’aimerais voir disparaître, des graisses lourdes qui étouffent le cheveu et le rendent encore plus sec, au détriment de l’hydratation dont il manque cruellement. »
Aline Tacite, Fondatrice de Boucles d’Ébène
« La coiffure afro naturelle et les locks se “démocratisent” enfin en France. Les femmes noires et métissées osent de plus en plus révéler leurs spécificités et n’ont plus peur d’afficher leur volume capillaire. La formesingulière du cheveu afro naturel permet de lui donner toutes les formes en un tour de main, quand on le connaît. La créativité est sans limite ! Avec notre association, nous souhaitons valoriser cette beauté, notamment au travers d’un grand événement “le Salon Boucles d’Ébène 2015” qui aura lieu pour sa cinquième édition du 30 mai au 1er juin 2015. Vous pourrez y découvrir les plus grandes marques capillaires et des shows coiffure qui révéleront le potentiel de ces textures capillaires ! »
Judith Manuete Larissa, Chef d’entreprise (Larissa Chaussures), ancienne joueuse professionnelle de basket
« J’ai des cheveux très crépus et j’ai du mal à trouver des produits vraiment adaptés, qui rendent mes cheveux souples et brillants et qui facilitent le coiffage. Peu m’importe le type de salon de coiffure dans lequel je me rends, tout ce que je veux, c’est un professionnel qui sache me conseiller, et faire un diagnostic pertinent. Je suis d’origine camerounaise et pourtant, en règle générale, je vais plutôt dans des salons européens, où l’on me propose des produits capillaires adaptés à mon type de cheveux. Je n’utilise pas les produits capillaires que l’on trouve dans des boutiques afros. J’estime qu’ils contiennent trop de gras, qu’ils alourdissent mes cheveux. J’achète des produits que tout le monde peut utiliser et j’ai pu constater de très bons résultats avec des gammes de soins de chez Garnier, par exemple. »
Depuis des décennies j’ai défendu ces causes ;déjà par mes choix artistiques ,quand au Palais des Congrés ,lors du Mondial Coiffure ; la FNC invitait les coiffeurs de Guadeloupe .Il n’y avait pas de discours ,mais des actes ,haut en couleur pas toujours compris .
Je suis heureuse aujourdhui que la profession COIFFEUR met en exergue en France toutes les textures, et reconnaisse l’ immensité de sa multiculturalité. Une seule voie : la Formation pour s’approprier cette riche diversité humaine .
Par la Formation continue c’est possible .