Les indépendants sont au coeur des débats du gouvernement : soutien à la création d’entreprise, gain de pouvoir d’achat et protection sociale améliorée, la « start-up nation » de Macron est en marche. Le texte de projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2018), ne pense pas forcément aux conditions précaires des indépendants, qui ont plus d’un tour dans leur sac. Explications.
La fin du RSI prononcée au 1er Janvier 2018, quelle sera sa continuité ?
La sécurité sociale des indépendants, jugée peu efficace mais concernant 4,6 millions de bénéficiaires, est une catastrophe industrielle selon la Cour des comptes, serait supprimée, pour une transition vers le régime social général.
Les indépendants paient 30% de moins que les personnes affiliées au régime général : prestations maternité et indemnités moindres en cas de maladie ou accident de travail.
A la fois employé et employeur, le poids des charges s’avère très lourd pour les indépendants.
Ainsi, avec l’adossement au régime général, une baisse dégressive de cotisation serait à prévoir selon les revenus, sous 43 000 euros annuels (et une exonération de cotisation sous 39 228 euros de revenus annuels la première année).
Une sous-déclaration qui pousserait au travail au noir afin d’acquérir le statut de micro-entreprise, une idée devenue réalité dans les salons de coiffure
En sous déclarant leurs revenus afin d’accéder à la baisse dégressive, certains indépendants s’en sortiraient bien mieux, statut plus intéressant que celui d’employeur avec des salariés. Ainsi, certains coiffeurs révèlent préférer faire appel à des auto-entrepreneurs plutôt qu’employer des salariés dans leur salon de coiffure.
En leur accordant un espace de travail dans leur salon, avec à disposition des bacs de shampoing et fauteuils, les salons de coiffure s’en sortiraient en prenant une commission sur les prestations : chacun a ses heures, et les auto-entrepreneurs n’ont pas à payer de loyer. Tel un espace de coworking, le salon de coiffure sous-loue
Le salon de coiffure, quant à lui, n’a pas le désagrément d’employer un salarié, et ainsi, de cotiser. Sans charges patronales, il s’en sort mieux en « louant » son espace et se garantit une flexibilité qu’il n’aurait pas avec un employé.
Cependant, ce genre de démarche, ressemblant à s’y méprendre à du travail au noir, serait difficile à contrôler tout comme les dérives financières pour les régimes sociaux.
Qu’en pensez-vous ?