Depuis le 1er janvier 2014, le taux normal de la TVA est passe de 19,6 à 20 %. Hausse qui a suscite de nombreuses inquiétudes auprès des professionnels de la coiffure déjà affectés par une activité en berne.
POURQUOI CETTE HAUSSE ?
Adoptée par le Parlement à la fin de 2012, cette refonte des taux de TVA a notamment pour but de financer le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Il réduira les charges des entreprises en diminuant de 4 % puis de 6 % le coût du travail des salariés gagnant jusqu’à 2,5 fois le Smic.
QUEL IMPACT POUR LES SALONS DE COIFFURE ?
Avec une hausse de TVA de 0,4%, Isabelle Roy, directrice du département économique à la FNC, affirme que l’impact réel à long terme sera moindre pour les salons de coiffure : « pour un salon réalisant 150000 euros de CA annuel, le fait de ne pas répercuter l’augmentation de TVA entraînerait une perte de CA annuel de 418 euros HT, soit 0,3% du CA, ou l’équivalent de 4 visites hommes et 10 visites dames sur l’année », déclare l’experte.
De plus, pour la majorité d’entre eux, le Cice amortira nettement les répercussions de cette hausse. En revanche, des conséquences immédiates sont à prévoir concernant la comptabilité et la logistique des salons de coiffure, ce qui engendrera manifestement des frais. Ils seront dans l’obligation d’harmoniser leurs tarifs sur tous les supports de communication (site Web, carte, vitrine…).
QUELLES STRATEGIES ADOPTER DANS VOTRE SALON DE COIFFURE POUR Y FAIRE FACE ?
Plusieurs options s’offrent aux coiffeurs en tenant compte des facteurs propres à leur salon de coiffure, mais aussi à la concurrence, afin d’opter pour la stratégie la plus judicieuse.
Ils pourront donc faire le choix de :
- ne pas augmenter leurs prix et rogner sur leurs marges, option peu avantageuse, compte tenu des faibles marges actuellement dégagées par les salons;
- répercuter l’augmentation de TVA immédiatement sur leurs prix, ce qui pourrait avoir un effet négatif, étant donné l’état de compétitivité du secteur;
- opter pour un compromis en augmentant uniquement le prix de quelques prestations (celles par lesquelles le salon se différencie significativement de la concurrence et/ou celles qui sont peu effectuées).
C’est le cas de Cathy Batit, responsable du salon Frank Batit, qui a décidé de réajuster dans un premier temps uniquement les tarifs hommes qui n’avaient pas augmenté depuis trois ans.
Alternative judicieuse, car elle s’effectue en douceur et que la répercussion de la TVA se traduit concrètement ici par une augmentation de seulement 0,07 euros sur les prestations, impact moindre au niveau du budget de ses clients.
En définitive, cette augmentation de TVA qui a fait grand bruit ne devrait pas faire de tort aux professionnels de la coiffure et devrait d’ailleurs leur permettre de réévaluer les tarifs, si souvent discutés, de leurs prestations.
L’AVIS DE THIERRY DESCHEMIN
J’ai personnellement opté pour un compromis en augmentant le prix de quelques prestations qui différencient significativement mon atelier de beauté de la concurrence et les prestations les plus répétitives comme les coupes-brushing.