Gilets Jaunes, pour ou contre… Biblond ne rentre pas dans le débat. Mais une chose est sûre, le mouvement a un impact sur le commerce et les industries, la liberté de commercer et de circuler, le manque à gagner… A la rédac, on s’en préoccupe. Témoignages…
Cédric Leveneur, salon Ozonebio, Saint-Denis, La Réunion
« Depuis le 17 novembre, la situation est très compliquée sur l’île de la Réunion et surtout à Saint-Denis, la capitale, où est basé mon salon de coiffure. Journée morte, fermetures partielles des administrations et des écoles, couvre-feu…
Les habitants de la ville sortent très peu et il règne une morosité ambiante, les gens attendent de voir ce qu’il va se passer. Mais avant ça, ils n’ont aucune envie de se promener ni de faire la fête, uniquement d’aller au nécessaire : l’essence et les courses. Se rendre chez le coiffeur ne fait partie ni de leurs priorités ni de leurs envies.
Depuis le 17 novembre, nous avons dû fermer deux jours, deux de mes salariés n’ont pu venir au salon à cause des blocages routiers, des rendez-vous annulés… Résultat : en 15 jours, nous affichons un manque à gagner d’environ 15 000 euros.
Nous espérons fort que les choses se remettent en place car Noël va vite arriver. Et pour l’instant, l’aéroport est bloqué, les containers de marchandises ont été déroutés vers L’Ile Maurice ou à Sri Lanka. »
Thierry Gras, salons licence de marque Hairdresser Fair dans le Var (Aups, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Saint-Cyr-sur-Mer, Saint-Zacharie)
« Pour nos salons, tous situés dans des villages, l’impact des Gilets Jaunes a été positif. Nous avons réalisé plus de 30% du CA sur le mois de novembre par rapport à l’an dernier.
Car nous avons eu plus de clients que d’habitude. Les personnes qui n’ont pas pu circuler ont davantage joué la carte du commerce de proximité.
Autre point positif : l’opération Gilets Jaunes a déclenché un nouveau relationnel au salon. Les clients communiquent plus facilement. Nous ne parlons pas politique et comme cette opération est davantage citoyenne, les gens ont plus de facilité à se confier, les discussions sont plus fluides. »
Roger Lefebvre, Salon Dhair Coiffure à Vincennes
« En tant que coiffeur à Vincennes et président de l’association des commerçants Côté Ouest de Vincennes, je constate une baisse d’activité dans mon secteur en particulier. C’est un mouvement que je soutiens quand même, car nous sommes matraqués de taxes, personnellement et professionnellement.
Depuis le début du mois, j’ai une baisse de 18% environ de CA. Et je pense finir à -20%, car il y a un samedi en moins. La fréquentation aussi a baissé, surtout les vendredi et samedi. Mais décembre sera mieux, du moins je l’espère… Nous ne sommes pas bloqués plus que ça sur Paris et la proche banlieue. »