Plus la peine de le dire, la coiffure n’est pas en crise, tout le monde l’aura compris… Elle est plutôt en mutation !
Une mutation, c’est une série de bouleversements, une redonne du jeu mettant en cause le passé. En regardant l’histoire, nos ancêtres préhistoriques pourraient nous apprendre beaucoup en management… Par exemple, comment survivre à de grandes mutations ?
Spécialiste versus généraliste
Nous descendons bien de l’Homo sapiens (ou homme moderne) et non de l’homme de Neandertal. Ce dernier ne mange que de la viande et ne chasse que le gros gibier, c’est un spécialiste de ce type de chasse. L’Homo sapiens, lui, se nourrit de fruits, légumes et viandes et il chasse le gros gibier comme le petit, c’est un généraliste. La terre, à l’époque, subit de grandes mutations climatiques. Elle refroidit, le gros gibier disparaît avec le manque de nourriture. Le Néandertalien, ne sachant pas chasser autre chose, est affaibli et disparaît finalement comme le gros gibier.
L’Homo sapiens lui, a pu continuer à survivre grâce à la cueillette, au petit gibier et aux légumes. C’est la preuve que les généralistes l’emportent sur les spécialistes en cas de bouleversement ! Si l’un des produits du généraliste vient à manquer, il peut se rabattre sur d’autres denrées. Le spécialiste, lui, est en danger car si son produit disparaît, il saute !
Maîtriser l’outil et l’offre
Le salon néandertalien est spécialiste de la coupe, de la couleur et du coiffage. Il vend accessoirement quelques produits de coiffage et des soins. Le salon homo sapiens multiplie ses services au-delà de l’offre « traditionnelle » et incorpore la « séquence émotion » pour son client.
Le coiffeur néandertalien ne s’entraîne que sur la technique proprement dite, alors que l’Homo sapiens, lui, pense que le perfectionnement de son outil de travail lui donnera de nouvelles connaissances et le rendra plus efficace. L’un pense technique, l’autre utilise de nouveaux outils pour parfaire la technique. Le premier ne réinvente souvent que le mobilier de son salon, il omet de revisiter le circuit du client dans le salon et l’offre de service, lesquels restent inchangés ! Le second réfléchit : « Que va-t-il acheter ? Pourquoi est-il venu ? » Car plus le client achète ce qu’il n’avait pas prévu, plus l’effet émotion a fonctionné pour lui !
Là où le salon néandertalien ne vise que le résultat, l’Homo sapiens sait s’adapter en diversifiant ses offres et en multipliant ses sources de revenus. Aujourd’hui, il peut faire face à l’appauvrissement du rythme des visites. Le bon salon homo sapiens est donc généraliste dans ses offres et propose un spécialiste dédié à chacune d’elles. Le coiffeur néandertalien est spécialiste de la coiffure et pense que le reste n’est pas son métier !
Est-ce que j’exagère ?
L’avenir, pour moi, c’est un salon généraliste dans l’offre, avec des gens qui ont de nombreuses spécialités, et qui permettent ainsi de multiplier les sources de revenus. Le modèle du salon de coiffure à l’offre traditionnelle a bel et bien entamé sa chute. Je pense que cette mutation passe par la multiplication de concepts dans le salon. Notre outil de travail est bouleversé, tant économiquement que dans sa pratique. Celui qui ne s’en rend pas compte est comme le Néandertalien qui n’a pas vu la météo changer, celui qui le sait mais ne fait rien est aussi un homme de Neandertal… Alors, n’oubliez pas que vos ancêtres sont homo sapiens !
Multi-casquettes/Multi-spécificités 🙂