4 190 signatures… À l’heure où nous écrivons cet article, il manque 826 signatures pour que la pétition rédigée par les salariés d’Eugène Perma soit plus susceptible d’atteindre son destinataire. Mais quel est l’objet de ce texte mis en ligne sur le site Mes Opinions ? Les salariés du groupe (voir notre article : 17 repreneurs potentiels pour Eugène Perma) ont voulu exprimer leur soutien en faveur de l’offre de reprise par la société Belovo Holding LTD, émise par M. Botbol. La pétition est aussi l’occasion d’expliquer pourquoi ils ne souhaitent pas la reprise tripartite proposée par Alfaparf Groupe, Superga Beauty et Rokka Laboratoire.
Mais pour quelles raisons affirmer ce soutien haut et fort ? Le texte avance plusieurs arguments. Avant tout, l’aspect social puisque Belovo « prévoit la reprise du plus grand nombre de salariés, 201 emplois ». Contrairement à l’offre tripartite émise par Alfaparf Groupe, Superga Beauty et Rokka Laboratoire, qui garantit la conservation de 165 emplois. « Ce qui est loin d’être négligeable », lit-on. Côté projet de développement, Belovo prévoit un développement des marques sur la base d’une stratégie et d’un plan d’investissement cohérent, en accord avec leur ADN et les valeurs chères à l’entreprise.
Autres points forts de la proposition de reprise par Belovo ? La garantie des volumes de production. « Elle prévoit la continuation de la production existante de l’ensemble de nos gammes de produits au sein de notre usine », notent les salariés du groupe. Enfin, la faisabilité puisque Belovo « assure une certaine continuité de l’activité existante, notamment en termes d’utilisation des ressources de l’entreprise, ses logiciels, ses outils, ses données, etc. »
Et pourquoi cette levée de bouclier contre l’offre tripartite émise par Alfaparf Groupe, Superga Beauty et Rokka Laboratoire ? Là encore, la pétition énumère plusieurs arguments. En effet, les salariés se disent « plus que sceptiques et loin d’être rassurés par une découpe non anticipée du groupe en trois entreprises très différentes qui ne se connaissent absolument pas ».
Autre point de doute pour le futur des marques de l’entreprise ? La non-reprise des commerciaux dédiés à la grande distribution. Mais aussi l’incidence sur le chiffre d’affaires sans la reprise des stocks existants, qui risquerait de « créer de fortes ruptures produits » et donc « de provoquer un déréférencement des marques en cette période de négociations annuelles avec la grande distribution ». Les salariés mettent aussi l’accent sur un flou quant à la production au sein de l’usine, donc la garantie de la fabrication française, ce « cher made in France si cher à nos clients et consommateurs ».
En effet, la pétition souligne qu’aucun engagement de volumes minimum n’est inscrit dans l’offre proposée par Alfaparf Groupe, Superga Beauty et Rokka Laboratoire. Avant de conclure, sur une note d’inquiétude sur la fidélité des coiffeurs face à ces zones d’ombre. « Comment éviter, au regard de toute ses incertitudes, le départ de nos clients professionnels de la coiffure vers les marques concurrentes et ainsi l’éclatement du fonds de commerce de l’activité professionnelle puis à terme la disparition des marques du portefeuille Eugène Perma Professionnel ? »
Pour convaincre les potentiels signataires, les salariés s’affirment confiants en leur capacité à continuer à développer les marques du groupe notamment grâce à leur savoir-faire et à leurs valeurs. Enfin, ils insistent sur le faire que, pour cela, il est primordial de préserver le plus grand nombre d’emplois. Mais surtout de s’inscrire dans une reprise viable pour l’avenir, qui, sans aucun doute pour eux, pourrait être portée par Belovo.