Tatouer la peau avec des microaiguilles qui ne pénètrent que la couche superficielle de la peau. C’est la technique de la dermopigmentation. De plus en plus utilisée pour redessiner les sourcils, elle convainc toutes les tranches d’âge. Le point avec Marie Sultan, dermographe, formatrice Biotic Phocea et directrice de l’institut MarieS à Marseille.
UNE RÉGLEMENTATION STRICTE
La profession est placée sous l’égide des Agences régionales de santé (ARS). Il faut avoir un local dédié et respecter des protocoles précis. Les ARS peuvent fermer un institut qui ne respecte pas les règles.
LES CONTRE-INDICATIONS ?
Diabète, pacemaker, traitement de chimiothérapie, grossesse notamment. Une cliente sensible aux allergies fera un test et ne sera tatouée que vingt et un jours plus tard si elle n’a montré aucune réaction.
LA TECHNIQUE
« On implante un pigment dans la peau de manière à restructurer un sourcil clairsemé ou inexistant. La couleur est choisie par rapport au type de peau et à la couleur des cheveux : blond, blond foncé, châtain, châtain foncé, brun, brun foncé. Avec un dermographe (appareil avec styler), on applique les pigments en fonction du résultat souhaité : naturel, on dessine dans le sens des poils, point à point ; structuré, on travaille une technique d’ombrage, en transparence pour un effet volume. »
LES AIGUILLES, ÉLÉMENT PHARE
Le type de peau influence le choix des aiguilles. « Lorsque la peau est épaisse (grasse), je choisis une aiguille plus grosse pour faciliter la prise du pigment. Plus la peau est fine, plus le trait sera grossier. Il faut donc éviter cet écueil en choisissant une petite aiguille. Les aiguilles doivent être d’excellente qualité. Pas celles venues de Chine qui font saigner, ce qui altère le pigment et donne une couleur gris-bleu ! Il faut aussi acheter une machine de qualité et pas n’importe laquelle sur une plate-forme en ligne sous prétexte qu’elle est moins chère. »
QUELS PIGMENTS ?
« Les marques italiennes, allemandes et américaines sont des pigments chimiques qui vieillissent mal. Depuis quinze ans, j’utilise les pigments minéraux Biotic Phocea, qui ont le minimum de métaux lourds et avec lesquels je n’ai pas de problème de vieillissement. À l’origine, en 1999, le laboratoire avait créé des pigments à usage médical, l’assurance de la qualité. »
LE PROFIL DE LA CLIENTÈLE DE VOTRE INSTITUT ?
« Entre 30 et 60 ans en majorité. Mais cela va de 18 à 85 ans ! Les personnes plus âgées se sont souvent trop épilées et leurs sourcils ne repoussent plus. Le stress ou la maladie font aussi perdre les sourcils.»
LA FORMATION ?
Il faut aimer dessiner. La formation dure de huit à quinze jours. On peut ainsi développer son CA. Comptez 250 € à 300 € la prestation. Une coiffeuse avec un talent artistique peut pratiquer mais avec un local dédié.
BON À SAVOIR
Le cadre législatif
Code de la santé publique, articles R. 1311-1, R. 1311-4, R. 1311-5 et R. 1312-9.
Arrêté du 11 mars 2009, relatif aux bonnes pratiques d’hygiène et de salubrité pour la mise en oeuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée, y compris de maquillage permanent et de perçage corporel, à l’exception de la technique du pistolet perce-oreille.
Et aussi…
La dermopigmentation peut être utilisée pour redessiner le contour des lèvres, pour les teinter. Pour les cils également ou pour tracer un eyeliner. Dans le milieu médical, on l’utilise également pour dissimuler cicatrices ou brûlures, corriger des malformations, recréer une aréole.