Corine Capelli

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Corine Capelli, audace et système D ! À cinquante ans, elle a le courage de se lancer dans une carrière artistique après avoir tenu un salon de coiffure pendant vingt ans. Corine Capelli commence à faire connaître son style extravagant et ne manque pas d’ambition !

13 octobre 1961 : Naissance à Paris 13e 

 Je suis une Parisienne 100 %, depuis quatre générations ! Mes parents étaient tous deux artistes, j’ai donc toujours baigné dans  un milieu créatif. À 12 ans, j’avais déjà choisi la coiffure. J’ai travaillé dix-sept ans à Paris, mais la capitale m’a peu à peu étouffée…

 1976 : Apprentissage au salon Marie-Eve, à Paris dans le 2e arrondissement

 J’ai suivi un parcours très classique : d’abord un préapprentissage à Montrouge, puis un apprentissage dans le quartier de l’Opéra.      Je n’ai jamais été dans des franchises, toujours dans des salons indépendants, qui correspondent plus à ma vision de la coiffure.

1992-2011 : Studio Avant-garde, à Sainte-Maxime, dans le Var

Je voulais du grand air et du soleil, j’ai atterri dans le Sud, où j’ai acheté un salon. Des beaux souvenirs et un sacré défi au niveau du marketing, car sur la Côte d’Azur, la concurrence est rude !

2005 : Première nomination aux Hairdressing Awards

Je me suis lancée dans les concours sur le tard. Malheureusement, il existe peu de concours pour les personnes de plus de 25 ans et qui n’ont pas de salon. Je participe tous les ans aux Hairdressing Awards, même si je trouve que l’édition de l’année dernière était décevante.

2011 : Finaliste des HCF Trophy

Grâce à ce concours, j’ai rencontré Anne Veck, une coiffeuse anglaise de renom. Elle m’a proposé de venir en échange artistique dans son salon à Oxford, en Angleterre. Je suis partie quatre mois, c’était extrêmement enrichissant de voir comment les coiffeurs travaillent dans un autre pays, avec une clientèle complètement différente. Je souhaiterais retenter l’expérience à New York ou à Rome. Avis aux amateurs !

Voilà une coiffeuse qui sort des sentiers battus et crée des visuels à couper le souffle. Corine Capelli avait déjà une belle carrière derrière elle, dans divers salons parisiens d’abord, puis à la tête d’un salon indépendant à Sainte-Maxime, sur la Côte d’Azur. Mais ces années lui ont laissé un petit goût de frustration.

Elle sent son esprit de créatrice bridée et repense à la devise de sa mère : « Quand on veut, on peut ! » « J’ai donc vendu mon salon afin d’être totalement libre, je voulais à tout prix mettre la partie commerciale du métier de côté. C’est le moment où jamais de m’éclater artistiquement ! »,
confie-t-elle, preuve qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves !

Avant toute, elle a su s’entourer d’un réseau de professionnels. « J’ai d’abord créé un atelier chez moi, puis j’ai contacté des photographes dont le travail me plaisait, des maquilleurs, des modèles. Cela a fait boule-de neige.

Dans un second temps, je souhaiterais créer dans ma région un collectif artistique, comme Les Coiffeurs du Sud, à Marseille. J’aime le travail en équipe, les échanges. »

« Je prends plaisir à apprendre de nouvelles choses » 

Depuis 2005, elle participe à de nombreux concours et s’est fait remarquer pour son travail avant-gardiste, notamment au Festival de la coiffure des rives du Léman, aux Hairdressing Awards et au HCF Trophy, dont elle a été finaliste en 2011. « Je m’intéresse avant tout à la matière et aux diverses façons de la transformer, explique Corine Capelli.

Je prends plaisir à varier les techniques, à apprendre sans cesse de nouvelles choses. » C’est sans  doute cette soif de découvertes qui l’a poussée à partir quatre mois en échange artistique dans un salon branché d’Oxford, en Angleterre. « J’ai rencontré Anne Veck au HCF, et cela s’est fait très rapidement, je crois beaucoup aux rencontres ! ». Elle a pioché là-bas de nombreuses astuces techniques, un bel accent british, mais aussi une furieuse envie de participer à des concours de coiffure outre-Manche !

Voyages, peintures, haute couture… La coiffeuse multiplie les sources d’inspiration. « Mais je préfère mettre de côté mes idées une fois que je suis face à mon modèle, pour garder une part de spontanéité dans mes créations, explique-t-elle. Mon dernier shooting, avec le photographe Michel Bonini, a eu lieu sur un coup de tête, parce que nous étions à Paris en même temps. J’ai travaillé au feeling avec le styliste, les photos ont été prises sur le vif. Nous n’avions rien préparé et le rendu est top ! » Prochaine étape, elle l’espère, New York, pour un nouvel échange artistique.

L’astuce technique de Corine Capelli

« J’ai découvert une technique extraordinaire que les coiffeurs utilisent beaucoup en Angleterre pour coiffer les cheveux fins. En fait, il s’agit de crêper la chevelure mèche par mèche, puis de chauffer chacune à la plaque après avoir mis de la laque. Cela permet d’épaissir la chevelure et c’est une excellente base pour un chignon quand les cheveux sont trop fins. J’ai aussi découvert làbas la poudre matifiante, qu’ils utilisent très fréquemment et partout. À tester ! »

Avant-garde et glamour selon Corine Capelli

Que signifie pour vous l’avant-garde ?

C’est être en perpétuelle recherche, ne pas se tourner vers le passé, mais vers les nouvelles tendances. Quand je regarde la mode, je trouve que la coiffure avance beaucoup plus vite ! Nous cherchons en permanence de nouvelles choses à faire avec une matière vivante, le cheveu : quelles nouvelles formes peut-on lui donner ? Avec quel produit ? C’est passionnant !

Vous mettez aussi beaucoup en avant le glamour…

Oui, j’aime la femme fatale, le côté très strict par exemple d’un chignon. J’aime tout ce qui est classe. Mes icônes de beauté sont Lauren Bacall, Angelina Jolie, Lana Del Rey…

On sent dans vos créations que vous aimez particulièrement jouer avec la couleur… 

Oui, j’adore travailler la coloration, je m’étais d’ailleurs spécialisée sur ce thème lorsque je tenais mon salon. La couleur, c’est très ludique et on peut maintenant faire des choses superbes. Je ne pourrais pas m’en passer !

 


Un cadeau à m’offrir : 
Allez, un peu d’audace : une Audi R8 ! Je ne suis pas très voiture, mais je suis dingue de celle-là ! Je trouve sa ligne superbe.

Une ville : Bordeaux, inscrite depuis 2007 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Architecturalement, c’est pour moi la plus belle ville. Elle a été magnifiquement restaurée.

Un film : Beignets de tomates vertes, de Jon Avnet. Un vieux film excellent qui nous replonge dans l’histoire des états-Unis.

Une musique : Madonna, elle est partie de rien et grâce à sa volonté de fer et sa détermi
nation, elle s’est hissée au plus haut.

Un créateur : John Galliano, pour sa folie créatrice. J’aime les contrastes et je trouve qu’il a su apporter une touche de folie, de féminité à une maison plutôt stricte.

Un accessoire : Un sac à main bien rempli. C’est ma deuxième maison !

Un parfum : Opium, d’Yves Saint-Laurent, pour son côté envoûtant, presque ensorcelant. Il porte bien son nom.

Une bonne adresse : Le Café Marly et sa vue exceptionnelle sur la cour du Louvre (93, rue de Rivoli – Paris 1er).

Un rituel : Je cours très régulièrement le matin, j’en ai besoin, ça me vide la tête.