Les magazines féminins sont une mine d’or pour les professionnels de la coiffure. La beauté, et donc la coiffure, y sont très régulièrement passés au crible.
C’est en lisant un de ces magazines que nous sommes tombés sur un article qui, en plus d’être amusant, s’est révélé être fort intéressant.
Intitulé « Parlez-vous coiffeur ? » l’article avait pour ambition de décrypter les échanges les plus récurrents entre coiffeurs et clients.
L’objectif ? Éviter la déception post-coiffeur. Oui, vous savez cette veille rengaine selon laquelle tous les clients (qui s’avèrent être des clientes généralement) sortent d’un salon de coiffure chargés d’une déception qui n’a d’égal que la masse capillaire qu’ils ont perdu.
Cette déception ne serait pas le fruit de l’entreprise machiavélique d’un coiffeur sadique, ou encore moins liée à la mauvaise foi d’un client toujours insatisfait. Le responsable serait davantage une incompréhension d’ordre sémantique… Forces est de constater que coiffeurs et clients ne parlent pas la même langue.
Il s’agirait peut être pour vous de faire des efforts de compréhension pour rétablir une communication claire. Un rééquilibrage nécessaire qui vous amènera à enfin vous exprimer dans la même langue que vos clients. Coiffeurs et clients pourront ainsi avancer main dans la main, en harmonie, sur la route de la satisfaction capillaire. C’est parti !
Le coiffeur demande : « On coupe les pointes ? »
Nous sommes ici typiquement dans une situation redoutée par la cliente. Par le terme « pointe » la cliente entend une longueur de cheveux minime, pour un résultat qui ne se voit guère.
Ce qu’il faut faire : expliquer que cette opération vise à retirer la partie abîmée des cheveux, dans une limite de 2,5 cm au maximum. Ce geste est donc bien souvent nécessaire et le résultat peut parfois être plus visible qu’escompté.
Le fameux : « On rafraîchit la coupe ? »
Là, il convient de comprendre que le client n’est pas dans une volonté de changement. C’est à dire reprendre la coupe précédente de manière plus nette.
Ce qu’il faut faire : il est important de s’assurer que le client souhaite bel et bien garder la même coupe. Ce changement ne serait-il pas la cause d’un manque d’inspiration par exemple ?
Il faut toujours penser à la notion de conseil et ne pas hésiter à montrer une photo; faire des propositions, TOUJOURS en décrivant bien ce à quoi l’on pense.
La question du brushing
La cliente lambda ignore tout du monde merveilleux des brushings. Inutile donc de lui demander comment elle veut son brushing…
Ce qu’il faut faire : conseiller la cliente tout en l’informant sur la technique de brushing la plus adaptée. À vous de convenablement décrire brushing raide, rentrant, sortant ou naturel.
Pire encore. Le moment le plus redouter pour un coiffeur, la difficulté ultime : parler coloration !
Dire que l’on va décolorer de deux tons
Pas toutes vos clientes ne sont titulaires d’un diplôme de coiffure. La cliente n’est donc pas tenue de comprendre le jargon de coloriste.
Ce qu’il faut faire : il est indispensable de prendre le temps d’expliquer ce que vous allez faire à la cliente. Il est alors judicieux de lui montrer un exemple avec une mèches, voire de lui faire un bref cours théorique sur les hauteurs de ton, du noir (1) au blond platine (10).
L’éternel débat : Diacolor ou coloration
L’acte de coloration est déjà source de stress pour votre cliente. Ce n’est donc pas le moment de la perdre avec des termes techniques qui n’auront pour résultat que d’augmenter son inquiétude.
Ce qu’il faut faire : discuter du résultat souhaité (couleur, reflet, entretien, couverture des cheveux blancs, agressif pour le cheveu…) en ayant bien définit la distinction entre Diacolor et coloration.
Patiner la couleur
Tout d’abord, rassurer la cliente. Non, vous n’allez pas partager des tours de patinoire ensemble.
Ce qu’il faut faire : bien vous entendre sur le reflet désiré par la cliente. Il est nécessaire de lui expliquer qu’une coloration brute peut être un peu terne ou avoir un reflet non voulu. Dans ce cas patiner permet de neutraliser les tons disgracieux et/ou d’ajouter un autre reflet.
Source : BIBA avec David Mallett, coiffeur au salon David Mallett, 14, rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e.