Francine Ladrière vient de créer son entreprise .
Son objectif : Allier artistique et médical.
Comment se passe le premier rendez-vous avec la cliente malade ?
Tout se fait en cabine privative pour plus d’intimité. Le premier quart d’heure est difficile, elle doit se sentir en confiance pour parler. Après cette première prise de contact, on fait un entretien diagnostic comme si elle était chez le coiffeur. Elle définit ses attentes et ses envies. Elle choisit la géométrie de sa coupe. Je lui montre ensuite la palette de couleur. Selon son budget et ses attentes, on opte pour une perruque en fibre mémoire (qui reprend sa forme initiale après lavage) ou en cheveux naturels. Je lui montre alors des prototypes de perruques.
Que se passe-t-il ensuite ?
Quand elle me donne le feu vert, je commande la perruque, que je reçois dès le lendemain. Entre-temps, elle a pu démystifier la chose. Alors, j’applique sur la prothèse la coupe que l’on a choisie ensemble. Avant, pendant et après la chimiothérapie, je suis ma cliente de très près. On coupe ses cheveux petit à petit pour ne pas raser d’un coup. Ensuite, on fait évoluer la perruque ensemble, on la coupe peu à peu pour qu’elle puisse facilement l’ôter quand les cheveux repousseront.
Quel entretien nécessite une perruque en fibre ?
Il existe des shampooings et des soins spécifiques. Il faut la laver à l’eau froide comme un linge délicat. Après l’avoir fait tremper un instant, on la rince, puis on utilise une brosse aérée et on laisse sécher la perruque sur son socle. On peut aussi opter pour le séchoir, mais à l’air froid.
Comment définissez -vous votre rôle auprès de la malade ?
Nous sommes un relais sur le combat dans la maladie. Les chirurgiens l’ont bien compris. L’image de soi est très importante et devient même un facteur prépondérant. La relation est basée sur la fidélité et la confiance.
Que vous apporte cette nouvelle spécialité ?
J’ai un contact extraordinaire ! Je veux que ma cliente se sente belle lorsqu’elle porte sa perruque. C’est une manière d’allier artistique et médical. Notre métier n’est pas très valorisé… Cette démarche élève un peu notre profession.
Vos objectifs aujourd’hui ?
Mon but est de former les coiffeurs à cette approche et cette technique. On ne coupe pas la fibre synthétique de la même manière que le cheveu naturel. Il faut pouvoir répondre artistiquement aux clientes. Au-delà de la technique, je veux les sensibiliser à l’approche morpho-psychologique pour ne pas se perdre dans les méandres des émotions. Je propose un packaging prothèses plus formation.