Chez les Ahmed, père et fils, mode et coiffure sont intimement liées. Comme son aîné, le jeune Gabin cultive un goût pour le style, la créativité et la technique.
On ne présente plus Patrick Ahmed ! Celui qui fait autorité dans le milieu a choisi cette profession pour fuir le pensionnat. Issu d’une famille modeste, il décide d’exercer le même métier que sa soeur, avec, en conscience, les possibilités qu’il offre. « La formation était rapide et je voulais pratiquer une activité en connexion avec la mode et la créativité. » À la tête de Medley, ses trois salons de renom et son académie, Patrick Ahmed suscite l’admiration. Et pour cause ! Il s’est très vite démarqué par son style avant-gardiste. Aujourd’hui, son fils, Gabin, marche sur ses pas. Avec brio ! À Londres, il évolue en tant Creative Director dans un salon Vidal Sassoon. Mais ne croyez pas que ce jeune talent de 24 ans a choisi la facilité. S’il a grandi en observant son père à l’ouvrage, il voulait à l’origine devenir styliste de mode. Un jour, il a eu le déclic : la coiffure offrait aussi sa part d’artistique. Il fait alors ses classes dans le salon Medley du Marais à Paris puis chez Toni&Guy. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers ! Depuis deux ans, avec cette soif d’apprendre que lui a inculquée son père, il parfait son savoir-faire outre-Manche en découvrant de nouvelles techniques. Père et fils partagent une passion pour la géométrie et la précision de coupe. Tous deux ont cette sensibilité et observent chaque client dans son individualité et sa singularité. « Nous avons aussi en commun ce côté très technique. C’est amusant : quand je le regarde travailler, je me vois plus jeune », plaisante Patrick Ahmed.
Échange et partage
Outre cet héritage, qu’a enseigné Patrick à son fils ? « Il m’a communiqué l’humilité, le sens du travail et le respect des clients. » Aujourd’hui, leur passion les unit davantage. « On parle beaucoup de coiffure. On compare nos techniques. Parfois, je l’emmène en formation avec moi. Nous sommes dans l’échange. Cela nous rapproche encore plus », souligne Patrick Ahmed. Et l’avenir ? Comment l’envisagent-ils ? Si cela demeure encore un projet vague, Gabin espère un jour
rentrer à Paris auprès de son père et importer ce savoir-faire qu’il a acquis à l’étranger. « Il y a un potentiel créatif très fort en France avec une jeune garde très impliquée. Au début, j’avais peur que Gabin ait une illusion du métier au travers de mon parcours, entre les défilés et les studios. Mais, je me suis rendu compte que ce n’était pas le côté paillettes qui l’attirait. Je suis très fier de lui. Il a su faire les bons choix. Il vit son aventure anglaise, c’est un gros challenge qu’il réussit comme peu de Français. » Il s’enorgueillit aussi de penser qu’un jour son fils prendra la relève. « J’ai 52 ans. Certes, c’est un peu prématuré d’en parler, mais c’est très flatteur de penser qu’il poursuivra ce que j’ai entrepris pour l’emmener encore plus loin. » La pression pour Gabin ? « En tant que“fils de”, je dois faire davantage mes preuves et on veut toujours faire mieux que ses parents. Dans mon cas, il faut reconnaître que c’est très difficile. Mon père est un exemple et il a créé quelque chose de splendide. »