Le CAP coiffure, un long fleuve tranquille ? Brigitte Dubus a relevé le gant : elle vous conte ses aventures d’apprentie en coiffure. Passionnée, déterminée, elle obtiendra son CAP !
Brigitte Dubus, notre directrice de publication et apprentie coiffeuse se pose des questions sur son miroir…
On m’avait dit : « Tu vas voir, passer son CAP, c’est facile, c’est cool, tu vas y arriver tranquille… » Ah oui ? Ben non, en fait ! Pas si facile que ça de passer son CAP coiffure et se recoller à l’apprentissage… Même si, dans l’absolu, c’est largement faisable, en fait, j’ai quand même un boulot super prenant, une vie de famille bien remplie, des potes adorables et présents et toujours une tonne de projets en cours… Je m’éclate avec ma tête malléable, mais pas si facile de s’y coller régulièrement (il n’y a que ça qui paie pourtant), même si je coiffe et coupe maintenant sur de vrais modèles…
Miroir, mon beau miroir d’apprentie en coiffure…
Le plus dur je crois, au début (et je ne m’y fais toujours pas), c’est de passer sa journée devant un miroir… Le summum du traumatisme, en réalité ! J’ai cru mourir… Vous ne vous en rendez sûrement plus compte, vous, mais, pour moi, passer la journée en tête-à-tête avec mon reflet, c’est une torture !
Dès que je me retourne ou que je lève la tête, je me fais flipper ! J’ai l’impression de voir ma mère ! Je l’adore et elle est super, mais elle a juste 27 ans de plus que moi… Vous voyez le truc ?
Et puis j’ai dû me dire dix fois dans la journée : « Mais purée, pourquoi ai-je mis ce tee-shirt ce matin ? Ça ne me va pas du tout ! » Et j’ai dû tirer vingt fois dessus ! C’est bien simple, il était tout déformé le soir…
De là, plusieurs réflexions me sont venues à l’esprit :
• Le fait que la coiffure fasse partie intégrante du monde de la beauté globale prend ici tout son sens. L’apparence, le reflet de soi, l’image que l’on donne à regarder, que l’on renvoie sont super mportants et ne sont pas à négliger !
• Je comprends mieux tous les coiffeurs qui font attention à leur apparence, que ce soit dans les fringues, la coiffure, les tatouages, le sport, les régimes… Vous êtes beaux !
• Le mythe de Narcisse, vous connaissez ? Il en est mort, quand même, à force de se regarder !
• Qui regarde-t-on dans le miroir ? Soi-même, son reflet ? Qui est en face de l’autre ? Qui regarde l’autre ? Le miroir reflète t- il la véritable image que l’on donne à regarder ? Est-ce que le miroir peut se tromper ?… Ça, ce sont des réflexions qui m’occupent quand je n’arrive pas à fermer l’oeil de la nuit, mais ça me fait réfléchir…
• Comment votre cliente vit-elle ce face-à-face avec elle même ? Lui avez-vous, ne serait-ce qu’une fois, posé la question pour savoir si le miroir la gêne ?
• Et à qui parle-t-elle ? À vous ou à votre reflet ? Et vous ? À elle, à son reflet ou à votre reflet ? Y prêtez-vous encore attention ?
• Pourriez-vous travailler sans miroir ? La majorité va répondre non, mais pourquoi pas ? Il faudrait juste réapprendre à travailler (et regarder sa cliente) dans une autre dimension.
On vous a appris à travailler avec le miroir, donc il vous paraît essentiel, mais l’est-il vraiment ? Bon allez, ce n’est pas tout ! J’y retourne avec ma paire de ciseaux, ma brosse, mon sèche-cheveux, mon peigne, mes pinces et mon lisseur… Mais je n’ai que 2 mains, moi… pfff !