La coiffure connait des difficultés sans précédent, en matière de recrutement. BFM en a même fait un sujet, annonçant que 10 000 postes étaient à pourvoir dans le secteur. Toutes les solutions sont bonnes à prendre !
Cyril Bazin et Sarah Guimond, par exemple, ont choisi de fermer le samedi dans leur 8 salons nantais. Résultats ? Les candidats se précipitent au portillon.
A la tête de 6 salons pour homme, des gentlemen Store sous la marque Les Hommes ont la Classe, Thierry Bordenave salue l’initiative mais y croit moyen. « Nous sommes dans une impasse, alors je félicite Cyril et Sarah de trouver des alternatives. Mais je ne suis pas certain que ce soit la solution. J’ai testé de faire travailler moins mes salariés quand j’avais des salons en centres commerciaux. Cela créé un déséquilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Le salarié sera moins percutant au travail, plus axé sur sa vie privée. »
Mais alors, comment fait-il lui pour attirer les jeunes et ne pas subir le turn-over général ?
Les GAFAM comme source d’inspiration.
« Je me suis inspiré des grands groupes comme les GAFAM. Je privilégie l’expérience « collaborateurs » pour les inciter à rester au salon. » Concrètement ? « Je suis dans une dynamique, donner toujours plus de confort à mes salariés. Ainsi, quand je cherche un nouveau local, j’attends de trouver celui qui peut accueillir une salle de sieste, un espace restauration et un bar. Ainsi pendant leurs pauses, les collaborateurs peuvent manger sur de grandes tables, consommer des boissons, à tout moment et gratuitement. On a même la licence 4 pour pouvoir servir de la bière… » De la bière sur le lieu de travail ? « Il n’y a aucun abus. On embauche les gens que l’on mérite. Les plannings sont calés car nous travaillons avec Planity. Mais pendant les pauses ou après la journée, les salariés doivent se régénérer. J’ai fait du rugby et la mi-temps sert à ça, se ressourcer. Ils peuvent organiser des petits déjeuners ou des apéros, profiter d’un bon déjeuner sur place ou d’une sieste dans un cadre propice au repos, avec chacun sa place. L’idée est de créer un lieu de vie où l’on se sent bien. » Thierry ne connait pas la crise. Quand il poste une offre d’emploi, les CV affluent ! « Pour s’en sortir et pouvoir distribuer des primes, il faut faire du chiffre. Quand les collaborateurs se sentent bien, ils ne comptent pas leurs heures. Chez nous, ils travaillent 39 heures et ne se plaignent pas. Ils gagnent plus et ça les encourage à se perfectionner. »
Szilvia kiss, Jessica Marhic et Thierry Bordenave Szilvia kiss, Jessica Marhic et Mathilde Normand
25 % de productivité en plus ?
Pour qu’ils prennent toujours plus de plaisir à venir au salon, le patron a de la suite dans les idées. « Nous avons aussi la télévision avec de nombreuses chaines pour regarder, entre autres, les grands rendez-vous sportifs. Pendant la crise sanitaire, j’ai aussi organisé des concerts live, transmis en direct sur les réseaux sociaux. Un maître yogi vient une fois par an » ajoute-t-il. Dans ce cadre de travail idyllique, Thierry, également coach et formateur, séduit aussi la nouvelle génération. Et pour cause ! Le patron a su anticiper les tendances. « A l’avenir, un bureau sur deux sera dématérialisé, dans des open-spaces. Les coiffeurs, aussi, ne voudront plus être dans des petits salons exigus. » Une étude toute récente le conforte dans ces convictions. Réalisée par Fellowes, fournisseur de solutions ergonomiques de bureau, auprès de 6000 employés à travers l’Europe, l’enquête dévoile que la satisfaction et le bien-être au travail sont essentiels pour 90 % des Français et qu’elles permettraient d’augmenter la productivité de 25 %.
Art Director : Les Hommes Ont la Classe
Hair : Thierry Bordenave
Photo : Morgan Selles
Relation presse : ELP Hair Production