En pourparlers au gouvernement, 37 professions dites « réglementées » pourraient faire l’objet de réformes fiscales. L’objectif est de faire baisser de 20% le prix des services proposés. Mais pourquoi la coiffure serait-elle concernée, alors que la marge sur les prestations de services de ce secteur n’atteint pas des sommets ?
Pourquoi les professions réglementées sont-elles touchées ?
Le revenu moyen annuel de ces 37 professions est actuellement examiné par l’Inspection générale des finances.
La raison de cette inspection, et d’une éventuelle réforme quant à ces professions, vient du fait que ces dernières bénéficieraient d’un statut de « monopole ». Toutes ces professions sont, selon la Commission européenne , soumises à la définition suivante : « Une profession réglementée est une profession dont l’accès et son exercice sont subordonnés à la possession d’une qualification professionnelle spécifique. »
En d’autres termes, cela signifie que les travailleurs qui les exercent ne sont pas confrontés au même type de concurrence que les autres professions. Les pharmacies, par exemple, bénéficient du monopole des médicaments que l’on peut acheter sans ordonnance. Il y a quelque temps, le gouvernement avait déjà entrepris des démarches à ce sujet, notamment avec la vente de tests de grossesses en supermarchés.
Le ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, affirmait que l’État pourrait dégager près de 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat pour les ménages, grâce à cette réduction de 20 % des prix.
Détails en chiffres parallèles entre les différentes professions et la coiffure
Pour être plus clair, voici quelques chiffres :
Sur 100 € versés par le consommateur, un huissier réalise par exemple 43€ de bénéfice, 37€ pour un notaire, 23€ pour un vétérinaire, alors que la moyenne nationale est de 8 €. Tout cela donc pour des professions qui sont décrites comme ne prenant pas de gros risques. Leur taux de défaillance est inférieur à celui des autres entreprises.
Mais qu’en est-il des métiers comme coiffeurs, justement, qui sont bien loin de toucher des bénéfices tels que ceux des huissiers ? Peut-on réellement mettre tout le monde dans le panier ? Ne serait-il pas plus pertinent de créer un seuil de revenus !
Le groupe coiffure en danger appel à la manifestation.
L’UNEC, Union Nationale des Entreprises de Coiffure, invite à réagir face aux annonces politiques du ministère de l‘économie et des finances. Selon L’UNEC le secteur de la coiffure est loin de se porter en situation de « rentes », « il s’agit simplement d’une profession supposant une qualification ». D’après l’UNEC le consommateur en coiffure serait justement lésé par une telle déréglementation de la profession.
MISE A JOUR
Au moment où nous rédigeons ces lignes, coup de théâtre, le secteur de la coiffure serait épargné par la réforme des professions réglementées. Plus d’informations à venir.