Le Centre national d’innovation pour le développement durable et l’environnement dans les petites entreprises, ou Cnidep, a fait une étude en 1999 qui visait à caractériser la pollution de l’eau dans six métiers artisanaux, dont celui de la coiffure. Dans un premier temps, le Cnidep s’est attaché à quantifier les flux par opération et surtout à chercher les polluants classiques rejetés dans les réseaux.
En 2007, en même temps que l’évolution de la législation européenne qui demandait que soient recherchées les substances dangereuses dans l’environnement, le Cnidep s’est penché sur les métiers qui pouvaient être utilisateurs de substances dangereuses et a réalisé une étude bibliographique portant sur l’ensemble des métiers artisanaux.
Les constats de cette étude ont permis le montage d’une campagne de prélèvements sur trois ans, ayant pour objectif de caractériser les substances présentes dans les rejets de 10 secteurs d’activité : 68 substances et 5 paramètres classiques ont été recherchés.
Pour les coiffeurs, sur une journée de travail, le shampooing est le plus gros poste consommateur d’eau. Chaque prélèvement a été fait directement dans le bac au moment du shampooing. Sur les 73 paramètres, 35 traces de substances ont été identifiées dont des métaux, des phtalates, des alkylphénols, des organoétains, des chlorophénols… 15 substances ont une concentration minime et ne sont pas jugées impactantes. Il en reste 20 dont la concentration aurait un impact sur l’environnement, car elles ne sont ni détruites ni dégradées dans les stations d’épuration et se retrouvent donc dans le milieu naturel.
Le coiffeur n’est pas un gros émetteur de substances dangereuses à titre individuel, mais multipliés par le nombre de salons de coiffure sur le territoire, ces rejets sont à prendre en compte. La Directive cadre sur l’eau (DCE) prévoyait qu’une partie de ces substances, les plus dangereuses, devait disparaître en 2015. Mais ce n’est pas réaliste et un délai supplémentaire sera demandé à la Commission européenne. Les États devront alors justifier les raisons pour lesquelles les objectifs n’ont pas été atteints et les mesures qu’ils comptent mettre en place pour y arriver à la nouvelle échéance de 2027.
Aménagements du salon de coiffure
Utilisation de douchettes pour réduire la consommation d’eau avec une incidence de – 20 à 30 % sur la facture. Il faut savoir que les salons de coiffure font partie des plus gros consommateurs d’eau et qu’un shampooing nécessite environ 53 litres d’eau.
• Economie sur la facture d’énergie avec une meilleure isolation, utilisation de lampes Led
• Matériel ergonomique : fauteuils, tabourets et bacs réglables
• Sèche-cheveux moins bruyants et plus légers
• Suppression pour certains de l’ambiance musicale ou meilleure utilisation
Avis du coiffeur Jacky Carpy
Dans une équipe, il faut pouvoir détecter les collaborateurs sensibles au développement durable. Ceux qui achètent en direct aux producteurs, ceux qui trient leurs déchets seront plus sensibles à la démarche sur leur lieu de travail. Il faut prendre le temps de mettre en place la démarche développement durable pour qu’elle soit acceptée, efficace et, surtout, pour que l’investissement soit progressif tant pour les salariés que pour la « tréso ».
Le plus simple est de commencer par les produits. Ici, on ne parle pas de produits bio, mais de produits botaniques qui sont tout aussi performants, voire plus, que les produits chimiques. De plus, un client détendu appréciera mieux son passage au salon de coiffure et le résultat !
Merci pour leurs témoignages à :
Jacqueline Leysour de Sty’line Coiffure à Brusvily
Miguel da Silva de Biobela à Paris
Nelly de Styl Coiffure à Plainte Haute
Guenaelle Le Faucheur de Coiffzen à Ploulec’h
Jacques Minjollet, directeur des Institutions de la Coiffure