La chevelure des héroïnes évoque souvent des éléments clés de leur caractère. Là non plus, pas d’universel dans la signification. Une même chevelure peut incarner bien des sens en fonction du personnage qui la porte.
Les dessins animés caricaturent à volonté leurs personnages pour exprimer par leurs traits leur essence profonde. Exemple avec la fougueuse Merida de Disney. Par ses cheveux roux, frisés, mobiles et indisciplinés, le personnage de Rebelle affirme sa liberté d’esprit et son désir d’indépendance. Elle se démarque ainsi des autres héroïnes de Walt Disney, pour la plupart coiffées de longues chevelures, blondes. Même quand elle est brune, à l’instar de Blanche Neige, l’héroïne arbore le cheveu lisse et sage.
Le lien signifiant attaché aux cheveux se vérifie aussi dans le cinéma et avec les actrices réelles. Les blondes hitchcockiennes illustrent à merveille ce rapprochement. La couleur platine, pour le réalisateur de Psychose, serait en elle-même un appel au meurtre. « Les blondes font les meilleures victimes, auraitil indiqué, elles sont comme une neige virginale qui révélerait des empreintes sanglantes. »
Dans le chef d’oeuvre de la Nouvelle Vague, À bout de souffle, l’héroïne, Patricia Franchini incarnée par Jean Seberg, arbore une coupe courte. À l’époque, jamais femme n’avait arboré les cheveux aussi ras. Elle est l’image de cette période où le féminisme faisait loi. Elle représente à elle seule la libération de la femme et ne porte d’ailleurs pas de soutien-gorge !
Pour marquer leur force et leur violence, les héroïnes de Luc Besson adoptent aussi une coupe à la garçonne. Le court ébouriffé pour Nikita, la tueuse à gage paumée, une coupe au bol blond scintillant pour la vierge illuminée Jeanne d’Arc. Enfin, dans Le Cinquième Élément, la perfection incarnée par Milla Jovovich, alias Leeloo, s’illustre avec un carré très court, couleur de feu.