En pleine crise sanitaire, les questions fusent et les inquiétudes grandissent. Christophe Gabreau, comme tous, se préoccupe de l’après… Il a accepté ici de répondre à nos questions.
Christophe Gabreau, directeur de Standing-Events, veille à l’organisation du MCB by Beauté Sélection à Paris, des salons Beauté Sélection et du BS Congress en province.
La pandémie de Covid-19 a causé un véritable choc dans le monde entier. Isolement, inquiétudes, perte d’activité… Selon vous, comment passer ce cap et garder confiance en l’avenir ?
La crise que nous traversons actuellement nous plonge dans une situation dramatique qui nous affecte tous. En tant que citoyen, en privation de liberté de circulation et de contacts sociaux, et en tant que professionnel par l’arrêt de l’activité. Et cela de manière soudaine et immédiate.
Cela crée un sentiment d’incertitude et de
crainte qui verra une éclaircie lorsque les décisions de reprise seront définies.
Dans l’intervalle, le maintien de lien social est indispensable. Je constate la
profonde solidarité entre acteurs du secteur, coiffeurs, entreprises,
fournisseurs, qui efface tout esprit de concurrence ou de distance. Il faut
saluer cet esprit d’entraide, d’accompagnement et de proximité entre des
acteurs habituellement concurrents. C’est une force de notre secteur et on en
voit toute la matérialisation durant cette période.
Peut-on déjà mesurer l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur la bonne marche des entreprises de coiffure ?
Aujourd’hui, nous apprenons en marchant puisque nous ne pouvons plus exercer notre activité, et nous ne savons pas jusqu’à quand. On ne se remet pas facilement d’une perte de chiffre d’affaires et dans le métier de la coiffure, on ne récupère pas les prestations non réalisées. Notre principal souci, c’est la relance et la nécessité de rebondir après la crise.
On peut anticiper un bon retour des clients
dans les salons, et raisonnablement de manière assez rapide.
Mais c’est toute une chaîne économique qui se remet en place, et il faut
qu’elle fonctionne dès la reprise. Les entreprises de coiffure vont essayer de
trouver, avec leurs fournisseurs, des solutions qui ne soient pas trop pénalisantes,
et la trésorerie devra être au cœur de toute leur attention. Et c’est aussi une
nouvelle relation client qu’il faudra intégrer après un épisode sanitaire
sensible et prégnant.
De cette crise sortiront des difficultés mais également des choses justes et meilleures qui font entrevoir l’espoir.
De nombreux salons ou événements liés au monde de la coiffure ont été annulés. Vous êtes à la tête de l’agence Standing-Events, et vous organisez des rencontres annuelles que vous sont une vitrine de la profession. Quel est l’impact de ces annulations sur l’avenir ?
La plupart des événements professionnels du secteur en France et dans le monde sur le premier semestre été annulés sur décision administrative gouvernementale et reportés pour certains. Dans le domaine du salon, deux des plus importants sont repositionnés sur le second semestre, le salon Beauty World Middle East à Dubaï, en août, ou le salon Cosmoprof à Bologn,e début septembre.
Nos deux événements du second semestre, le MCB by
BS de Paris à la mi-septembre et le Beauté Sélection de Lyon en novembre sont confirmés
et se tiendront à date anniversaire.
Cela bien évidemment en considérant les décisions administratives des autorités
liées à la tenue de ces rassemblements.
Plus encore dans un contexte exceptionnel en ce début 2020, et en phase de relance d’activité après cette crise, l’événement est un lieu propice pour réfléchir, partager avec ses homologues ou ses clients, construire une stratégie, discuter avec ses partenaires, et engager de vraies relations de business.
Les marques exposantes et les visiteurs professionnels ont aussi compris que l’événement renforce l’émotion, nous déconnecte du quotidien et nous réapprend le temps long. L’événement tient encore plus sa pertinence dans la période que nous vivons.
Pensez-vous que le gouvernement doive proposer d’autres mesures financières pour aider les entrepreneurs ? Si oui, lesquelles ?
L’État a adopté un lot de mesures d’accompagnement qui semblent adaptées pour affronter cette situation atypique et soudaine. Il faut maintenant que la matérialisation de ces mesures avec le versement de ces aides soit effective rapidement. Il faut aussi très certainement que le gouvernement adopte des mesures de souplesse, notamment sur le temps de travail, pour que la relance soit bénéfique pour le coiffeur.
Comment pouvons-nous préparer l’après-crise ? Que faut-il mettre en place ?
A notre niveau, nous y pensons dès aujourd’hui,
en favorisant la continuité de la relation par différentes communications auprès
de notre fichier de professionnels sur de l’information sur l’actualité des
entreprises via des vidéos, des témoignages notamment.
Dès la reprise que l’on attend tous au plus vite, nous favoriserons la
communication des meilleurs solutions proposées par les marques et fournisseurs
à leurs clients et partenaires.
Par ailleurs, nous essayons de maintenir des relations très fortes avec nos
visiteurs et nos exposants, en les appelant directement.
Après cette situation délicate, il est certain
qu’il y aura un bout du tunnel, et qu’à ce stade, nous serons capables de
reprendre avec la force, l’envie et la conviction qui nous animaient avant
cette période.
L’ensemble des acteurs du secteur est touché, et c’est dans un collectif que le
secteur repartira. La solidarité doit être très présente.
Je suis de votre avis Valérie. Je travaille aussi toute seule et il faudra prendre les mesures nécessaires ainsi que la clientèle. Je pense que notre métier peut redonner un peu e bonheur aux personnes .Quand on est bien coiffé, on se sent mieux !!!