Pointés du doigt, les parabènes ont mauvaise presse. Pourtant, ils ne sont pas tous mauvais. Caroline Perdrix, responsable de la communication scientifique de René Furterer, fait le point.
Dans les cosmétiques capillaires
Les conservateurs sont essentiels pour protéger les formules des contaminations microbiennes. En effet, la plupart des produits dermo-cosmétiques sont des milieux riches en eau qui favorisent le développement de bactéries, levures et moisissures. Tout produit cosmétique contenant de l’eau, destiné à être conservé plus de deux ou trois semaines, doit contenir un conservateur pour empêcher les bactéries de s’y développer et garantir ainsi la sécurité du consommateur pendant toute la durée de vie du produit.
Réglementation
Les parabènes font partie de la liste des substances autorisées par la législation en vigueur (opinion du SCCS, le comité scientifique pour la sécurité du consommateur) sur les produits cosmétiques à concentration maximale de 0,4 %. Le total de tous les parabènes d’un même produit ne peut dépasser 0,8 %. Les mesures réglementaires ont été prises au fur et à mesure des connaissances scientifiques. La profusion de publications scientifiques apporte une grande connaissance des parabènes aujourd’hui avec un recul factuel.
Que sont les parabènes ?
Les parabènes (« parabens » en anglais) sont une famille de conservateurs dont l’utilisation remonte à plus de soixante ans. S’ils ne participent pas à l’efficacité d’un produit, ils sont destinés à empêcher le développement de micro organismes dans une formule. L’annexe VI de la directive européenne liste 57 ingrédients, dont les parabènes, comme étant des conservateurs. Ils sont produits industriellement par synthèse chimique, mais se trouvent également à l’état naturel dans les fraises, les carottes ou les oignons, mais aussi dans la gelée royale, par exemple.
Les « gentils » et les « méchants » parabènes
Attention : tous les parabènes ne sont pas à mettre dans le même panier. S’ils souffrent d’une mauvaise presse et d’une méfiance infondée de la part des consommateurs, tous les parabènes ne sont pas mauvais !
Interdits depuis 2014 : isopropylparabène, isobutylparabène, phénylparabène, benzylparabène et pentylparabène.
Autorisés mais à des concentrations limitées car allergisants : propyl et butyl parabènes à condition que la somme des concentrations individuelles des substances concernées ne dépasse pas 0,19 %.
À privilégier : méthyl, éthyl parabènes.
ATTENTION : LE SUBSTITUT AUX PARABÈNES EST PIRE
Sous la pression des polémiques, l’industrie a cessé d’utiliser tous les parabènes pour les remplacer par la méthylisothiazolinone (MIT), soupçonnée aujourd’hui de provoquer irritations et eczémas.