L’acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées, c’est demain. Et la préfecture de police recommande aux commerçants de l’avenue de rester fermés. Comment les salons de coiffure des Champs-Élysées ou situés à proximité, vivent-ils cette situation et quelles sont leurs réactions ? Témoignages…
Grazy, Grazy Stylinghair, 34, avenue des Champs-Élysées
« Oh là là, c’est une catastrophe, je ne sais pas quoi dire, je n’ai pas les mots. Ce que vous voyez à la télé, nous le vivons en direct.
Le salon n’a pas subi de dégradation car nous sommes situés en galerie, mais la fréquentation s’est réduite. Nous subissons un important manque à gagner, qui n’est pas rattrapable.
Demain, nous serons fermés. »
Joelle, Dessange International Coiffeur Paris Élysées, 39 avenue Franklin-Delano-Roosevelt
« Demain, ce sera notre deuxième samedi de fermeture. Nous sommes une équipe d’une soixantaine de personnes et nous ne voulons prendre aucun risque. Nous prendrons aussi des mesures sécuritaires pour protéger le salon.
Les événements qui se produisent en ce moment sur les Champs-Élysées provoquent un énorme manque à gagner. Une perte qui ne sera pas récupérable. Ce qui est perdu reste perdu.
Je peux comprendre, être solidaire, mais maintenant cela prend de trop grandes proportions, entraîne de trop grosses violences, je n’ai jamais vu ça de ma vie.
Normalement, à cette période de l’année, c’est noir de monde et aujourd’hui, vendredi, la rue est calme. Dans le salon nous n’en parlons pas. Nous sommes une maison de luxe et notre rôle est aussi d’injecter de la bonne humeur. »
Ines, coiffeuse chez Coiffirst Champs-Élysées, rue Marbeuf
« La situation est délicate. Samedi dernier, nous avons dû fermer et toute l’équipe a été basculée sur le salon Coiffirst de l’Opéra. Pour demain, nous ne savons pas encore.
Ce sont les samedis qui sont le plus impactés. Les clients annulent et reportent. La semaine, c’est comme d’habitude au niveau fréquentation.
Pour l’équipe, nous restons prudents. Aucun d’entre nous ne reste seul et nous quittons le salon toujours accompagnés, nous ne voulons pas prendre de risque.
Il nous tarde que cette situation s’arrête, nous comprenons le mouvement, mais pas la violence. Car ce n’est pas aux commerçants qu’il faut s’en prendre. »