5000 ans de civilisation chinoise sont à célébrer en cette nouvelle année 2018 du Chien. Pour cela, Biblond vous fait découvrir le charme de la très codifiée haute coiffure chinoise…
Le cheveu, marqueur social et indicateur de disponibilité pour le mariage
Le cheveu long, brillant et noir était considéré comme un synonyme de santé et de charme en Chine ancienne. Les Chinois coupaient rarement leurs cheveux car ces derniers étaient considérés comme un héritage précieux des parents à traiter avec respect. Hommes comme femmes considéraient la coupe du cheveu comme un rejet de leur propre famille, un vrai déshonneur dans la Chine antique. Seuls les moines et les prisonniers coupaient leurs cheveux : pour marquer leur appartenance à un ordre religieux ou pour être punis.
Dans la Chine antique, les jeunes femmes qui n’étaient pas encore mariées portaient les cheveux détachés ou coiffés très simplement. Les jeunes filles se coiffaient les cheveux en tresses jusqu’à leurs 15 ans, car alors considérées encore comme des enfants. À l’occasion de la cérémonie de « passage à l’âge adulte » nommée » ji-li (笄禮) », dite « la cérémonie d’initiation à l’épingle à cheveux ». Cette pratique servait à démontrer leur « disponibilité » pour le mariage. Lors de la cérémonie, le cheveu était choyé, et par la suite, elles commençaient à utiliser des petits pains sécurisés, embellis d’épingles à cheveux. Cette cérémonie était « obligatoire » avant les 20 ans de la jeune femme.
Un genre d’épingle en ivoire :
Pour les hommes, l’équivalent se nomme « li guan », une initiation au port du chapeau.
Après la cérémonie de Ji-Li, le passage à l’âge adulte… en coiffures !
Les épingles à cheveux symbolisent ainsi le passage de l’enfance à l’âge adulte et trouvent aussi une symbolique dans le mariage. La future épouse peut offrir une de ses épingles à cheveux à son futur mari pour lui donner un gage de son amour. Après le mariage, l’époux rendra l’épingle à sa femme.
Certaines traditions renvoient même à un échange de mèches de cheveux lors du mariage, le « jie-fa ».
À la suite de la cérémonie, les jeunes filles prêtes pour le mariage se coiffaient de manière plus raffinée. Par exemple, au cours de la dynastie Han (-206 avant J.-C. à 220 après J.-C.), on faisait une longue queue-de-cheval basse très serrée. Les cheveux encadraient le visage, révélant le front avec une raie au milieu, pour la symétrie.
La boucle de la coiffure est bouclée : l’après-mariage
Beaucoup de femmes chinoises étaient aussi très actives, pouvant aider leur mari dans leurs affaires.
Pour preuve du succès de leur conjoint, elles se coiffaient de manière plus opulente, comme portant des trophées : épingles serties de pierres précieuses ou en métaux précieux selon les ressources du couple. Les coiffures étaient plus intriquées, avec des nœuds, des chignons. La décoration était plus variée : fleurs fraîches, peignes, perruques… Pour les plus riches !
Les cheveux longs étaient exposés, agrémentés de chignons. Ces femmes ne faisant pas de travail manuel, leurs coiffures n’étaient pas ou peu pratiques.
Les femmes actives : serveuses, servantes et domestiques
Les femmes domestiques, même mariées, devaient s’en tenir à des coiffures plus simples et pratiques selon l’étiquette chinoise, ne devant surtout pas être confondues avec les femmes riches pour lesquelles elles travaillaient.
Beaucoup portaient les cheveux en chignons serrés avec les côtés tressés, parfois agrémentés d’un ruban simple.
Les coiffures de parade : un trophée capillaire
Les coiffures des danseuses de cérémonies traditionnelles ou d’opéras n’avaient rien à envier à celles de Marie-Antoinette ! De même pour les femmes de la bourgeoisie qui se préparaient de longues heures pour les banquets officiels.
Queue-de-cheval haute, chignons en forme de boucles, tresses… le tout version XXL, avec encore plus d’embellissements, comme le Buyao (步搖), une épingle à cheveux en jade avec des décorations en breloque.
Coiffeurs, que pensez-vous de la haute coiffure chinoise ? Impressionnés ou inspirés ?