Biblond, pour les coiffeurs ! 
En créant en 2015 une association à but non lucratif pour recycler les cheveux, Thierry Gras a donné naissance à un véritable mouvement qui touche aujourd’hui l’ensemble de la profession. Un travail de fond récompensé au BS Lyon par un prix Impact dont Biblond est partenaire.
UNE ADHÉSION À TARIF MINI !
Artisan coiffeur depuis trente-deux ans, Thierry Gras est un homme soucieux de la planète. En 2015, il crée ainsi Coiffeurs Justes, une association destinée à récolter les déchets des coiffeurs mais aussi à créer de l’emploi dans les filières de la dépollution et de l’isolation.
Conscient du travail à accomplir pour convaincre ses pairs, Thierry fixe le montant de l’adhésion à l’association à… 25 € par an ! Une somme plus que modique et de surcroît défiscalisable qui permet aux adhérents de bénéficier d’une vitrophanie et d’un référencement sur le site de l’association.
Aux salons de s’acquitter ensuite des sacs de récolte des cheveux (1 € le sac de 40 litres, soit 300 coupes) et de les expédier à l’association. « Quand j’ai lancé Coiffeurs Justes, les grandes marques n’y croyaient pas et me disaient que j’étais fada », se souvient Thierry.
Avant d’ajouter : « Mais j’ai poursuivi mon idée car les clients, eux, étaient nombreux à me demander ce que nous faisions des cheveux coupés. » L’idée de récupérer les cheveux n’est pas nouvelle en France et Thierry le sait. Au Moyen-Âge, on s’en servait déjà comme isolant.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’État français les récoltait pour faire les gabardines des poilus. Et encore récemment, les cheveux servaient à confectionner les chapeaux.
L’AIDE DES MÉDIAS
Il faudra la crise de la Covid-19 pour que les coiffeurs prennent conscience de la nécessité de recycler les cheveux. Surtout, les médias s’emparent du sujet. « Si j’avais créé une société et non une association, les médias m’auraient moins suivi », affirme Thierry qui, au sortir du confinement, a enchaîné les interviews sur France 2, France 3, TF1, Arte sans oublier les radios.
Résultat : une communication puissante, équivalant à 2 millions d’euros pour Coiffeurs Justes. La petite association joue désormais dans la cour des grands ! Et c’est après un reportage sur Arte que La Poste contacte Thierry Gras pour lui proposer une offre qui permet à Coiffeurs Justes de passer à la vitesse supérieure.
Pour 120 € (TTC) par an, Coiffeurs Justes peut désormais proposer aux coiffeurs les sacs de récupération, une tirelire en carton recyclé qui permet d’associer les clients à la démarche, des autocollants et surtout le facteur qui se charge de la récupération des sacs.
CINQ EMPLOIS CRÉÉS AVEC ECOFHAIR
Des sacs qui sont acheminés chez Ecofhair, une société à mission créée en 2021 active dans le développement d’une économie circulaire et dans la promotion des activités de dépollution tout en soutenant et en accompagnant l’insertion professionnelle. Ecofhair propose ainsi aux plaisanciers des boudins de cheveux dépolluants baptisés « Capisorb » pour équiper les cales des bateaux. « Avec Ecofhair, cinq emplois ont été créés à Draguignan avec des personnes payées au coût réel de la main d’oeuvre », se félicite Thierry.
ET DEMAIN ?
À ce jour, Coiffeurs Justes a déjà récolté 350 tonnes de cheveux. Et fédère 5 800 salons. « En 2024, nous allons monter en puissance », affirme Thierry.
C’est qu’aujourd’hui l’ensemble des marques participe à l’opération en offrant des produits aux coiffeurs. En échange, elles inscrivent leur logo sur les sacs d’Ecofhair. Quant à Coiffeurs Justes, les parents de Thierry Gras, bénévoles jusqu’à présent, vont peut-être un peu lever le pied. « En 2024, l’association devrait avoir les moyens d’employer une personne à mi-temps et prochainement un community manager », espère Thierry qui entend bien capitaliser sur son Prix Impact pour entraîner avec lui toujours plus de coiffeurs.
En attendant, ce coiffeur au grand coeur continue d’accueillir ses clients dans son salon de Saint-Sanary.
Chez nous les cheveux naturels vont aux compostes et les autres vont aux chasseurs pour protéger certaines récoltes ou sans servent comme répulsif… Jean-Pierre Duval
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