Championne du monde de paracyclisme en 2022, Marie Patouillet, coureuse cycliste handisport en catégorie WC5 (handicap membre inférieur), se prépare pour les Jeux Paralympiques qui se tiendront à Paris du 28 aout au 8 septembre 2024. Outre ses prouesses sportives, cette battante d’origine versaillaise se démarque en menant plusieurs combats. Celui d’un sport plus inclusif, d’une part. Mais aussi pour faire parler des Jeux Paralympiques.
Comment ?
La championne a choisi d’utiliser ses cheveux pour faire parler des causes qui lui tiennent à coeur. Dans cet élan, on l’a vue arborer multiples looks capillaires. Derrière ces créations réalisées sur son crâne rasé – imprimé léopard, drapeau LGBT ou plus récemment fleurs colorées – se cache la jeune coloriste de 28 ans, Lolita Travers. « Je pense que la première fois, elle a voulu dénoncer la différence de perception entre un athlète homme et une athlète femme. Elle a prouvé que l’impact de ses cheveux avait plus de poids que ses performances sportives. »
Résultats ?
Quand elle devenue Championne du monde, son look capillaire a plus fait couler d’encre que sa victoire.
Et comment la coloriste vit-elle cet engagement de la part de sa cliente ?
« Cela me touche. Je me sens aussi investie dans ses causes » souligne celle qui officie en tant que Creative Hair Colorist dans le salon parisien, Amour Cheveux Club.
Mais comment est née leur histoire ?
« J’ai toujours aimé dessiner au pinceau sur un crâne rasé comme le fait le peintre sur une toile. Je me suis entrainée sur modèles. C’est un passe-temps. Quand Marie est tombée sur un « léopard » que j’avais réalisé, elle a adoré et m’a contacté pour que je fasse la même chose sur elle » se souvient la coloriste qui a été élue Technicienne de l’année 2020 par les salons Blue Tit London.
Depuis près de 2 ans, la championne de paracyclisme fait appel à ses services pour attirer les regards sur son crâne et donc sa discipline. « Parfois, c’est esthétique comme on l’a fait récemment avec les fleurs. Parfois, c’est militant comme quand elle a arboré le drapeau LGBT. »
A seulement 28 ans, Lolita Travers affiche un parcours déjà remarquable. Après un apprentissage classique, elle se forme chez Toni & Guy pendant 4 ans puis part 2 ans à Londres. En parallèle à son activité en salon, elle perfectionne son coup de pinceau.
« Je pars d’une toile vierge. Je décolore totalement les cheveux. Puis j’utilise des pigments et des pinceaux de différentes formes et tailles. Je travaille à main levée. Je n’avais pas d’aptitude particulière ou de savoir-faire dans le dessin ou la peinture, ma passion s’est dessinée comme ça. Mais quand ça touche les cheveux, ça me touche » explique celle pour qui la coiffure fut une évidence.
« Finalement, progressivement, j’ai réalisé des dessins de plus en plus difficiles. Parfois, je m’épate ! »
Mais a-t-elle une clientèle pour cette activité artistique ?
« Les clientes ne me contactent pas forcément pour de telles réalisations. Déjà parce qu’il faut avoir le crâne rasé mais aussi parce que c’est très long à obtenir. Il me faut plusieurs heures pour arriver à un tel résultat. Toutefois, cette activité a attiré des femmes aux cheveux plus longs qui veulent une coloration créative » précise la jeune femme qui a choisi de se spécialiser dans la technique.
« Je m’épanouis dans la coloration. Le spectre des possibles est immense. On peut créer à l’infini avec la technique et la coloration. »
Et l’avenir, comment l’envisage-t-elle ?
« J’aimerais ouvrir un jour ma propre enseigne et pourquoi pas mon centre de formation » confie Lolita Travers.