À la suite de la diffusion de l’émission Envoyé Spécial sur les perturbateurs endocriniens, j’ai été très agréablement surpris des retours et de la prise en considération des coiffeurs à ce sujet. Pour parvenir à mettre en place des actions destinées à se protéger et mieux protéger ses collaborateurs, il est essentiel de bien comprendre les mécanismes de prévention : êtes-vous certain de la conformité de votre salon ?
Les risques sur la santé
Les produits manipulés en salon contiennent majoritairement des substances allergisantes ou pouvant avoir des impacts sur la santé des coiffeurs. Ces produits pénètrent dans le corps par le contact direct sur la peau et par les voies respiratoires. À la différence des clients qui viennent ponctuellement, les coiffeurs sont exposés de façon permanente à ces produits et un jour, votre corps dit stop ! Vous aurez atteint ce qu’on appelle le seuil de tolérance alors, autant se protéger au maximum. Au cours de mon expérience professionnelle, j’ai connu de nombreux coiffeurs qui ont dû arrêter leur passion à cause d’allergies ou d’intolérances. À la suite de l’émission, j’ai reçu le témoignage de coiffeurs dont certains ont développé un cancer de la vessie à cause du manque de ventilation du salon. Comment ça se passe dans votre salon ?
Adapter la prévention
Pour évoluer dans de bonnes conditions, il est nécessaire d’adopter une prévention efficace.
Commencez donc par privilégier des produits qui ne sont pas dangereux ou du moins favoriser ceux qui sont le moins nocifs. En effet, les produits utilisés en coiffure dégagent des vapeurs et des particules très volatiles et surtout, invisibles. Vous pouvez ensuite par exemple utiliser des gants en nitrile sans les retourner pour protéger vos mains et enfin bien évidemment, veiller à avoir une aération de qualité.
La responsabilité de l’employeur
En salon, le chef d’entreprise est responsable de la santé et de la sécurité de ses collaborateurs et des clients. En pratique, il est souvent difficile de bien comprendre les situations à risque et les mécanismes de prévention. En effet, cela est souvent dû à une méconnaissance de la prévention au profit du développement commercial.
Depuis une dizaine d’années avec l’obligation d’évaluation et de prévention avec le Document unique, le chef d’entreprise doit évaluer ou faire évaluer les risques inhérents à l’activité et mettre en oeuvre le plan de prévention. En réalité, le Document unique est souvent rangé au fond d’un tiroir … En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, les services de l’Inspection du travail mènent généralement une enquête pour rechercher le degré de responsabilité du chef d’entreprise. Dans ce cas, si aucune mesure n’a été préalablement prise pour empêcher ou réduire l’exposition, la responsabilité selon la faute inexcusable de l’employeur sera retenue par les tribunaux.
Tout comme la sécurité de vos collaborateurs, l’hygiène de vos services vous permet d’assurer votre devoir de sécurité vis-à-vis de vos clients.
Depuis de nombreuses années, j’entends dire « l’hygiène c’est toujours pire chez les autres ». En êtes-vous sûrs ? Pourtant, la règlementation impose que les peignoirs soient lavés pour chaque client et que le matériel doit être systématiquement désinfecté pour chaque utilisation. En réalité, lors de mes audits en salons, c’est très rarement le cas…
pour complément : La prévention des risques professionnels des coiffeurs : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=208