Focus sur l’évolution des formations coiffure en France

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Selon Pierre Martin, Président de la FNC, encore très peu d’artisans (chefs d’entreprises) se forment au sein des 900 000 entreprises artisanales qu’il existe en France.

À ce jour, le budget global de la formation des artisans chefs d’entreprise de 54 millions d’euros est revu à la baisse (et le sera sûrement encore dans les prochaines années) et ne permet pas de prendre en charge les formations de manière assez conséquente.

Or, peaufiner son savoir, solidifier ses acquis, apprendre de nouvelles techniques, comprendre les tendances mais aussi aborder des outils de gestion et de management, nombreuses sont les raisons pour lesquelles les coiffeurs sont susceptibles de se tourner vers des formations.

Alors qu’en est-il concrètement pour les professionnels de la coiffure vis-à-vis des formations ?

 

Constat à propos des formations

La formation continue est cruciale pour le secteur de la coiffure car la nécessité de remise à niveau est toujours présente.

Pour « rester à la page » et pouvoir proposer à sa clientèle les coupes évoluant en fonction des tendances, il serait  donc en en théorie plus qu’évident de suivre, tout au long de sa carrière, des formations.

Que faire ? Quoi faire ? Où chercher ?

 

Une offre trop étendue

Il y aurait en France plus de 300 organismes de formations concernant la coiffure.

C’est 6 fois plus que l’offre proposée dans d’autres secteurs de l’artisanat comme le bâtiment par exemple !

Un nombre beaucoup trop élevé selon Pierre Martin, qui dénonce le fait que certains coiffeurs s’improvisent formateurs et ne disposent donc pas des compétences requises afin de véritablement dispenser un apprentissage complet et approfondi.

« On ne s’improvise pas formateur, il faut avoir de l’expérience et de la maturité à l’exemple de Claude Julliard qui innove et invente une technique, un concept. » Le président de la FNC souligne qu’avoir de l’expérience en tant que formateur est utile aussi bien pour les marques et que pour le coaching.

Il est en effet très simple de « devenir » formateur, il suffit de demander un numéro d’agrément à la préfecture pour pouvoir ouvrir un organisme et dispenser toutes sortes de formations.

Une vigilance particulière est donc requise afin de suivre une formation de qualité.

Des organismes reconnus tels que l’INFC propose par exemple un panel de stages permettant de se former sur tous les aspects du métier.

 

Une réforme en cours de création

Un projet de réforme concernant la formation et son financement est en cours de création. La mise en place d’un label, gage de qualité et de crédibilité, pourrait aussi bientôt voir le jour. C’est actuellement un sujet de réflexion au FAFCEA (Fond d’Assurance Formation des Chefs d’Entreprise Artisanale).

Concernant la formation des employés, l’OPCA AGEFOS propose nombre de solutions pour les professionnels de la coiffure souhaitant développer leur savoir.

On retrouve par analogie le même phénomène que chez les chefs d’entreprises : une forte demande en formation continue mais aussi en contrat d’alternance, une manière très répandue de former en initiale.

 

Un petit topo de 3 organismes reconnus

Après avoir interviewé trois organismes de formations dont la réputation n’est plus à faire : YourCut Aademy dirigée par Bruno Estatoff, le groupe Léturgie dirigé par Eric Léturgie ainsi que Tête d’affiche de Stéphane Auger, voici une vision globale de la tendance actuelle côté formations coiffure en France.

 

Les formations les plus demandées

Nos 3 experts s’accordent à dire que les formations qui rencontrent le plus de succès sont celles axées sur le créatif et l’artistique, en somme celles qui permettent de se former sur les tendances à venir.

Comme dit précédemment, des formations management sont aussi dispensées mais selon Stéphane des Têtes d’Affiche, elles représentent moins de 10% de la demande.

En effet, bien qu’une prise en charge soit possible par le FAFCEA, elle serait à ce jour trop faible, une des raisons pour lesquelles les coiffeurs privilégieraient les stages techniques/artistiques.

« La renommée du formateur tient aussi une place importante dans la demande » du point de vue de Davy de Your Cut Academy.

Sélectionnés en fonction de leur actualité et travaux récents ou de leur personnalité, les coiffeurs en vogue voient la fréquentation de leurs stages décupler de manière considérable.

 

L’artistique dépassé par le business

Bien qu’il y ait un engouement très prononcé pour les formations techniques et autres workshows artistiques qui répondent à une demande toujours croissante des professionnels souhaitant se mettre à jour concernant les évolutions des tendances, il semblerait donc que les formations axées « business » soient bien moins prisées.

Un constat assez alarmant dans la mesure où la gestion de son salon est tout aussi importante que la créativité et le talent de ses employés.

Assurer correctement la promotion, le management et la fidélisation de sa clientèle s’apprend, et bien que de plus en plus de coiffeurs paraissent sensibles à ces aspects de leur activité, la majorité reste focalisée sur les côtés artistiques du métier.

« Bien gérer son entreprise et s’adapter aux conditions économiques est primordial ». Le Président de la FNC souhaite faire passer ce message aux professionnels de la coiffure et les sensibiliser concernant les formations gestion/marketing/management.

 

Remerciement : Pierre Martin, Davy de Your Cut Academy, Eric Léturgie, Stéphane Auger de Tête d’Affiche.

Par Mylène Febrissy

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