Je ne vais pas vous servir une sempiternelle histoire sur les blondes, il y en a une dizaine de tomes en bd, mais vous relater les dernières études sur le phénomène, et surtout les influences professionnelles et sociales que cette couleur induit.
Selon le docteur David Johnston, de l’Université de technologie du Queensland, en Australie, une blonde qui aurait un bac+2 serait payée autant qu’une brune avec un bac+3… Reste plus qu’à faire valider ça par une université!
« D.Johnston a observé que les époux des blondes gagnent mieux leur vie: on peut dès lors imaginer que le milieu socioprofessionnel où elles évoluent permet aux blondes de prétendre à des salaires supérieurs. Les autres femmes pourraient être jalouses de ce type d’avantages tirés de leur physique et avoir disséminé des plaisanteries dévalorisantes à leur encontre. Pure hypothèse. »
Une autre hypothèse sur les plaisanteries nous vient du Québec où les histoires sur les blondes sont en fait destinées aux femmes en général. Il va falloir mettre une stratégie au point pour arrêter ce mouvement ! Des blagues sur les brunes ?
Mais, pour la psychologue Margaret Takeda et ses collègues de l’Université du Tennessee à Chattanooga, la blondeur est une arme professionnelle à double tranchant, dans certains milieux professionnels. On préférera une brune pour des tractations influentes, du style trader, car elle inspirera plus de confiance, d’intelligence et cloisonnera la blonde dans les métiers où la présentation, l’image sont importantes.
Comme quoi le cliché est bien ancré. J’ai mené ma propre étude chez des ados, ces mêmes stéréotypes ont la vie dure !
Le sex-appeal des blondes n’est plus à démontrer au niveau des médias, mais qu’en est-il dans la vraie vie ? Une étude a démontré qu’en discothèque, par exemple, elles sont courtisées autant de fois que toutes les autres couleurs de cheveux réunies… Qu’une auto-stoppeuse avait plus de chance d’arrêter une voiture ou que Playboy avait fait poser 41 % de blondes dans ses pages. La blondeur fait rêver, c’est dû en partie à la sacralisation des icônes de la mode. Il n’y a que 5 % de blondes américaines naturelles alors que les magazines de mode en présentent 35 %. Et selon d’autres études, la véritable attirance des hommes pour les femmes aux cheveux clairs viendrait de l’image de la maternité… La plupart des bébés sont blonds à la naissance, la blondeur inciterait donc à la procréation, selon les études évidemment.
Mais c’est une arme à double tranchant, due surtout à la surmédiatisation actuelle :
« Si des stéréotypes existent, c’est qu’ils reposent sur une réalité. C’est évidemment faux. En revanche, ce qui est vrai, c’est que les stéréotypes peuvent dans certains cas être “autoréalisateurs” : ils finissent par provoquer les comportements qu’ils stigmatisent. Ainsi, en s’entendant dire qu’elles sont incompétentes, certaines femmes aux cheveux blonds pourraient se trouver désarmées, voire stressées, et perdre leurs moyens pour finalement apparaître telles qu’on les présente. Ce phénomène d’autoréalisation a été étudié par la psychologue Clémentine Bry et ses collègues de l’Université de Nanterre. »
Ainsi, pour beaucoup, il y aurait un conditionnement induit par les stéréotypes. Les blonds en revanche n’ont aucun pouvoir de séduction sur les femmes, donc inutile messieurs d’aller vous faire décolorer les cheveux, sauf si vous voulez vérifier que les blonds ne se tapent effectivement pas la tête contre le rebord de la piscine quand il font du dos !
Allez, je ne résiste pas, parce que celle-ci me fait rire : Une brune voyant un début d’incendie demande à une blonde faire le 18 pour appeler les pompiers. La blonde prend alors son téléphone, regarde son clavier et s’écrie : « mais je peux pas, ça s’arrête à 9 » !
Ok je sors.
Anthony Galifot
Sources : Cerveau & Psycho n°47