Coiffure et développement durable

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Mis en place par les partenaires sociaux de la coiffure et porté par les Institutions de la Coiffure, membres du groupe AG 2R La Mondiale, depuis 2010, le label Développement durable, mon coiffeur s’engage traduit l’engagement environnemental et sociétal des salons de coiffure.

L’engagement de la coiffure dans le développement durable

À la fin de 2014, sur 37 000 salons de coiffure labéllisables en France, quelle est l’implication des salons, indépendants et franchisés, dans l’engagement environnemental ?
La prise de conscience des déséquilibres écologiques et humains ,n’a pas échappé à la coiffure puisque sur le million de personnes franchissant les portes d’un salon de coiffure 87% sont sensibles aux problèmes environnementaux.
Les coiffeurs qui ont déjà fait la démarche de labelliser leur salon de coiffure le font en tout premier lieu par conviction personnelle, ils se sentent concernés par l’environnement, les économies d’énergie, le recyclage des déchets, la composition des produits et leur incidence sur la santé, les produits biologiques, l’ergonomie, la sécurité, la prévention des maladies liées à leur métier.

C’est une prise de conscience et une démarche personnelle qu’ils
souhaiteraient voir adopter par un plus grand nombre de leurs
confrères.

Le label : Développement durable mon coiffeur s’engage

Dans le prolongement de leur réflexion menée depuis plus de cinq ans sur la prévention des maladies professionnelles, les partenaires sociaux, avec le soutien des Institutions de la Coiffure, ont décidé d’insérer le développement durable dans une démarche globale prenant en compte ses trois piliers : l’économie, le social et l’environnemental.

Pour mettre en valeur cette initiative, ils ont créé le label Développement durable, mon coiffeur s’engage, traduisant ainsi
l’engagement environnemental et sociétal des salons de coiffure. Les établissements qui souhaitent se lancer dans cette démarche demandent un dossier de candidature auprès des Institutions de la Coiffure ou en allant visiter le site moncoiffeursengage  parfaitement documenté.

L’attribution du label Développement durable mon coiffeur s’engage autour de six critères principaux :

  1. L’élaboration de pratiques qui préservent la santé, la sécurité et le confort de travail des collaborateurs
  2. L’adaptation des princes d’hygiène et de nettoyage approprié
  3. Le respect de la préservation de la santé et du bien-être des clients
  4. L’assainissement et l’amélioration de la qualité de l’air dans le salon
  5. La mise en place de pratiques plus économes en ressource : eau, énergie…
  6. L’optimisation des achats de matériel et de fournitures pour réduire l’empreinte environnemental

Afin de garantir le sérieux de cette certification, un bureau d’études certifié et indépendant effectue un audit auprès du salon candidat afin de vérifier la conformité du dossier d’évaluation déposé et de valider les résultats. En fonction des résultats obtenus, le salon de coiffure peut être labellisé et se voir attribuer 1 à 3 étoiles.
Ainsi, plus le salon de coiffure est performant et impliqué, plus le nombre d’étoiles est élevé. Le label est remis pour une période de trois ans, à l’issue de laquelle une nouvelle évaluation est réalisée pour être reconnu salon de coiffure développement durable.

Constats après quelques années d’application du label Développement durable mon coiffeur

Lors de la rencontre de Bruxelles, nous avons pu questionner quelques coiffeurs pour en savoir un peu plus sur leur démarche et sur ce qu’ils ont pu constater après quelques années d’application d’une démarche développement durable.
Pour certains, la démarche a été enclenchée pour optimiser leur bien-être sur leur lieu de travail quand ils ont évalué tous les désagréments liés aux gestes quotidiens, tels que :
• problèmes d’allergies, irritations dues aux produits trop
agressifs
• odeurs désagréables pour les coiffeurs et les clients,
• nuisance sonore, sèche-cheveux bruyants, mauvaise
isolation, musique d’ambiance mal utilisée
• problèmes de dos, troubles musculo-squelettiques (TMS)
• consommation d’eau très élevée
• éclairage agressif non propice au bien-être
des clients et du personnel
• rejet des produits dans les eaux
• tri des déchets toxiques (tubes de teinture vide)

Ces coiffeurs sensibles à la protection de l’environnement, à l’optimisation de leurs conditions de travail, à leur bien-être et leur santé ainsi que celles de leurs collaborateurs et de leurs clients ont donc fait le choix de bousculer et changer leur mode de travail. Ils ont choisi des produits plus respectueux pour la peau et ont amené leur clientèle petit à petit vers des produits bio, des teintures végétales qui font moins de résidus et ont une odeur moins forte, ce qui a inévitablement un impact sur l’environnement et sur le confort du personnel, mais aussi des clients. Le passage au bac est un moment propice à la détente et aux échanges. Le coiffeur peut ainsi amener ses clients à devenir adeptes de produits moins toxiques. Un climat de confiance s’instaure et peut déboucher sur la vente de produits.

 

Bien évidemment, il y a un impact sur la clientèle. Pour certains, les prix sont un peu augmentés par rapport aux produits classiques et, pour d’autres, ils équilibrentavec les économies, en maîtrisant leur consommation d’eau et d’énergie. Ils sont encore nombreux à proposer le choix : produits classiques ou produits « écologiques ».
L’ambiance dans le salon est sereine car il y a moins d’odeurs désagréables, moins de bruit, les collaborateurs sont plus épanouis avec moins de fatigue ressentie en fin de journée.

Le constat est très positif et les conforte dans leur choix pour l’amélioration de leurs conditions de travail et celles de leurs collaborateurs. Le label est le gage d’un service de qualité respectueux de l’environnement, de leur bien-être, de celui de leurs salariés et de leur clientèle. Ils souhaitent amener d’autres coiffeurs à suivre leur voie et s’impliquent au niveau de leur département en partageant leur expérience, en communiquant via des médias locaux ou via des centres de formation et, dès que l’occasion se présente, ils partagent leur expérience. Ils sont convaincus donc veulent convaincre. Ils reconnaissent que la démarche du développement durable, avec tout ce que cela comporte, n’aurait pas été possible de manière isolée. En faisant partie d’un mouvement initié par les Institutions de la Coiffure, ils ont pu s’engager en étant guidés et soutenus, et beaucoup aimeraient que ce mouvement se développe plus rapidement. En étant nombreux, ils pourront faire évoluer les mentalités et peut-être peser sur les fabricants pour que des produits moins nocifs soient mis sur le marché.

 

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